Les petites et moyennes entreprises se concentrent au centre du pays. En rapport avec la population, elles sont en nombre insuffisant. Le ministère de la PME-PMI lancera, incessamment, un vaste projet de 14 pépinières de petites et moyennes entreprises, à travers le territoire national pour les cinq années à venir. La première opération sera réalisée à Oran en collaboration avec une organisation patronale catalane. Les pépinières constituent un instrument efficace et pratique qui aide les jeunes entrepreneurs à concrétiser leurs différents projets. Elles leur assurent toute l'assistance nécessaire, des formations, un accès aux financements et aux marchés internationaux. Le choix de l'Espagne pour ce type de coopération n'est pas fortuit, d'autant plus que ce pays dispose de 23 pépinières sur son territoire depuis une vingtaine d'années. Ainsi, un travail en partenariat avec les pépinières de la région de Valence sera entamé bientôt. Un protocole d'accord a été, rappelle-t-on, signé en janvier dernier entre le conseil national consultatif des PME-PMI et la fondation CiremI. L'objectif est de construire des passerelles au profit des PME des deux pays. Le séminaire sur la création d'entreprises, organisé hier à Alger, vise, entre autres, à chercher les méthodes adéquates pour l'appui des PME en vue de leur développement. La PME, selon M. Abbabsa, dynamise l'activité économique. Pour atteindre l'objectif de création de 1 million de PME-PMI, tracé par les pouvoirs publics, l'intervenant pose la problématique de sectorialisation et de localisation de ces entreprises. Pour lui, il existe une méconnaissance du terrain. D'où la nécessité de définir les contours de ces PME et de revoir la répartition des nouvelles entreprises à créer. Actuellement, plus de 300 000 PME sont recensées à l'échelle nationale. Une forte concentration est constatée au nord-centre du pays. Ces 300 000 PME ont certes une existence et une production physiques, mais, relèvera M. Abbabsa, celles-ci demeurent en inadéquation avec le marché. Il est remarqué un déficit considérable en PME dans la région des hauts-plateaux avec plus de 47 000 PME et au sud qui n'enregistre que près de 20 000 petites entreprises. Au Nord, en revanche, le nombre avoisine les 160 000 PME. La majorité des PME sont implantées donc au Nord-Centre avec 33 000 PME, soit une moyenne de 9,3 PME/1 000 habitants. Cette moyenne reste insuffisante car, l'idéal, c'est d'avoir 20 PME/1 000 habitants. Les PME privées sont à un taux de près de 39% au Nord-Centre, de 11,6% dans la région est des hauts-plateaux et de 5,2% au Sud-Est. Plus de 46,5% des PME emploient entre une et 9 personnes, 24,5 entre 10 et 49 personnes et 29% entre 50 et 250 employés. En 2004, les effectifs des PME privées ont été évalués à plus de 592 700 employés, alors que celles relevant du secteur public emploient près de 72 000 personnes. Seules 47 000 PME dans les Hauts-plateaux Par conséquent, soulignera M. Abbabsa, il est impératif de réduire ce déséquilibre qui touche l'occupation territoriale en PME et les populations. Or, les Hauts-plateaux est la région plus à même d'absorber un maximum de PME. Pour la création des PME, il est primordial donc d'utiliser une nouvelle vision de l'espace à occuper en mettant en place un schéma directeur. D'autres contraintes viennent, par ailleurs, se greffer dans la perspective de création des PME. Il s'agit, de prime abord, de la difficulté d'accès au financement. Le conférencier préfère utiliser cette expression : “C'est un problème d'allocation des ressources disponibles.” L'épargne, selon lui, est en inadéquation avec le niveau des investissements. Le système financier est plus contraignant, alors que des opérateurs économiques ont besoin de cette épargne pour la concrétisation de leurs projets. L'autre difficulté a trait au foncier. Pour l'intervenant, les assiettes existent, mais le problème qui se pose est le coût d'accession à ces terrains. Pour rappel, il est recensé 72 zones industrielles d'une surface de 14 000 hectares et 449 zones d'activité commerciale de 7 500 ha. Les actifs résiduels sur ces zones sont estimés à 300 ha, dont 80 ha bâtis et les actifs dormants sont de l'ordre de 400 ha dont 87 ha bâtis. La solution proposée à ce propos est la concession et la production d'un foncier industriel. Il y a lieu, également, de réduire le niveau de la TVA, des charges sociales et d'adopter des mesures fiscales plus incitatives par région. Il serait, en outre, opportun de réfléchir à l'avenir à l'exportation. En termes plus clairs, les PME doivent s'insérer, dira M. Abbabsa, dans la chaîne de la production internationale. Badreddine K.