120 touristes français ont visité, dernièrement, Tlemcen. De Marseille, d'Aix-en-Provence ou de Nice, ils sont restés cinq jours dans cette ville qui attire de plus en plus ce type de touristes en quête de souvenirs. Oran, Alger, Béjaïa, Annaba et Tlemcen sont devenues, ces dernières années, les destinations les plus prisées par un tourisme d'un nouveau genre. On y fait le plein de souvenirs, d'images et d'émotion, le temps de revoir les murs de sa naissance. Cependant, au tourisme nostalgique succède doucement le tourisme culturel. En effet, les 120 touristes français, venus principalement du sud de la France et qui ont visité dernièrement Tlemcen, ne sont qu'un maillon de la longue chaîne des retrouvailles avec la terre natale. De Marseille, d'Aix ou de Nice, ils sont restés cinq jours dans les murs de la ville, à perpétuer, aujourd'hui, ce qui commence à devenir une tradition depuis les premiers pèlerinages d'il y a trois ans. Si au tout début du retour des Français, natifs d'Algérie, la nostalgie et le recueillement étaient les principales raisons de fouler la terre natale, la tendance est depuis au rajeunissement des effectifs, et les voyageurs ne se recrutent plus dans la catégorie du troisième âge. Chaque mois, lors des saisons pleines (de mars à mai et d'octobre à décembre), ce sont plus de 500 “étrangers” qui débarquent dans les villes algériennes pour un tourisme de ressourcement. À Tlemcen, le parcours guidé traverse les communes de Ouled Mimoun, ex-Lamoricière, Ibn-Badis, et passe par les monuments historiques de la cité, dont Méchouar qui ne fait plus l'unanimité depuis sa restauration, Mansourah, Sidi-Boumediene, le plateau de Lalla Setti, sans oublier l'inévitable tombeau du Raâb, chef de la communauté juive établie à Tlemcen depuis 1391. À Oran, première destination de ces nouveaux touristes, les contingents se suivent à une cadence régulière, mais cette année on a enregistré plus de 30% de jeunes visiteurs. Une tendance qui s'explique par une présence plus accrue des enfants et des petits-enfants des pieds-noirs d'Algérie. Du quartier de naissance, au centre-ville en passant par l'incontournable Santa-Cruz, la Pêcherie, la Corniche, l'excursion prend toute sa symbolique dans les petites ruelles comme celle de Maupat, devenues un véritable lieu de pèlerinage. D'autres groupes, moins importants par le nombre, ont déjà visité la région et l'on attend l'arrivée d'un groupe d'Anglais intéressés par les traditions culinaires locales. Ce qui fait dire à Kouider Metaïr, président de l'association Bel Horizon, que le phénomène des pieds-noirs a été l'élément déclencheur du retour du tourisme culturel dans notre pays. Selon lui, le salut du tourisme algérien doit venir de ce créneau, puisqu'on est dans l'impossibilité de rivaliser, sur le plan balnéaire, avec le Maroc ou la Tunisie qui ont pris une avance considérable sur nous. Les deux croisières organisées par l'agence de voyages Îles d'Occident, qui a vu respectivement 250 et 230 touristes débarquer sur les côtes, représente, semble-t-il, le point de départ à la généralisation de ce nouveau genre de tourisme. Musées, monuments historiques, sites naturels ont été les principales attractions des visiteurs, une nouveauté qui augure des cieux plus cléments pour le secteur du tourisme. SAID OUSSAD