À l'invitation de l'association sportive d'Aït Salah, l'entraîneur en chef de la JS Kabylie, Jean-Yves Chay, accompagné de son épouse, s'est rendu vendredi dernier dans l'après-midi, à Bouzeguène où il a animé une conférence-débat au centre culturel du chef-lieu. M. Chay, à peine de retour d'Oran où son équipe a disputé un match difficile face au MCO dans le cadre de la 29e journée du championnat national, a rallié aussitôt Bouzeguène, à l'extrême est de la wilaya de Tizi Ouzou. Après une brève visite au village d'Aït Salah, M. Chay a rejoint le centre culturel où l'attendait une immense foule qui l'a aussitôt acclamé et qui a crié “Champion ! champion !...” pour lui signifier que la JSK est déjà champion d'Algérie avant l'heure. Il a rejoint la salle entourée d'un impressionnant cordon de sécurité constitué de jeunes du village. La salle qui s'est avérée trop exiguë était pleine comme un œuf et à l'extérieur il y avait autant de monde. Dès sa prise de parole, M. Chay s'est dit très content de visiter cette région qu'il retrouve pour la première fois : “C'est une journée mémorable que nous vivons moi et mon épouse dans cette belle région de la Kabylie profonde. L'intiative plus que louable est à encourager car ce sont de telles rencontres qui favorisent la compréhension entre les uns et les autres. Il faut que chaque village s'organise de cette manière car dans le sport, les jeunes ont besoin d'être entourés, encouragés guidés.. pour qu'un jour une chance puisse, peut-être, sourire à ces jeunes de retrouver la JSK. Pour cela, une politique de formation des jeunes et des éducateurs est indispensable. Il faut aussi des infrastructures nécessaires car sans cela, c'est l'échec.” Le débat qui s'en est suivi a été carrément centré sur la JSK et des dizaines de questions ont été posées à l'entraîneur français qui a répondu avec la franchise qu'on lui connaît. “Un grand chantier attend la JSK. Il faut élargir le staff technique par un technicien qui va superviser nos adversaires, un entraîneur des gardiens de but… Il faut renforcer le club par des joueurs à vocation offensive. Pour l'heure, il faut continuer à faire confiance aux jeunes ; l'expérience de la Champions League africaine les fera progresser et la JSK deviendra un club incontournable en Afrique.” À une question d'un supporter qui se dit être laissé sur sa faim après que la JSK a perdu tant de points dans des matches faciles et à sa portée, M. Chay a répondu : “Détrompez-vous ! vous êtes trop nostalgique, il faut travailler davantage pour rattraper le Jumbo Jet que vous connaissiez. La pâte existe, il faut savoir la préparer pour en faire des joueurs de talent par une formation continue et régulière. C'est ainsi qu'on arrivera à former de grands clubs en Algérie comme partout ailleurs dans le monde. Les joueurs passent, les entraîneurs passent, mais le club reste.” Abordant le football national, M. Chay a affirmé en substance : “Ce n'est pas par hasard que la France est devenue champion du monde en 1998, c'est en 1970 que Georges Boulogne a entamé la réforme par la création d'un institut national de football et l'obligation de créer des centres de formation dans chaque région et dans chaque département avec des conseillers régionaux et départementaux. Pour un club professionnel, il faut un entraîneur professionnel du grade de 3e degré. À la JSK, on travaille comme dans un club professionnel et je tiens à remercier les instances dirigeantes qui mettent tout au service du club. Nous sommes confiants en l'avenir”, a-t-il conclu. Jean-Yves Chay a écouté ensuite le plaidoyer du président de l'APC de Bouzeguène lui suggérant de demander au président de la JSK, M. Moh Chérif Hannachi, d'aider les associations sportives à sortir du marasme dans lequel elles sont plongées. “Ce sont les jeunes de tous ces villages qui remplissent le stade du 1er-Novembre !” lui a-t-il signifié. L'association a ensuite remis deux cadeaux symboliques aux hôtes de Bouzeguène : un cadre représentant le portrait de Chay à M. Chay et une robe kabyle pour Mme Chay. C. Nath Oukaci