L'agression dont ont été victimes, dimanche dernier, les joueurs de l'USMA n'avait pas lieu d'être, et pour cause, une réunion ayant regroupé le président Allik et certains supporters a eu lieu la veille. En effet, ce groupe de supporters ayant toujours au travers de la gorge la débâcle d'Achiou et compagnie, en championnat face au NAHD, voulait avoir des explication auprès de la direction du club. Ce même groupe n'a pas trouvé mieux que de se présenter au siège du club pour avoir une entrevue avec le boss usmiste. Se trouvant sur place, Saïd Allik n'a trouvé aucun inconvénient à leur prêter une oreille attentive et écouter leurs doléances. Un débat s'en est suivi entre les deux parties sur place ; les supporters ont affiché des soupçons en direction du président sur la défaite, qui, selon eux, seuls les joueurs peuvent endosser la responsabilité. Un langage qui n'a pas du tout été du goût d'Allik qui, sans attendre, leur a rétorqué : “Celui qui a des preuves, il n'a qu'à les ramener.” À cela, les supporters lui ont demandé de leur fournir les raisons de son départ du banc de touche à la mi-temps. Là, Allik a carrément durci le ton : “Je ne suis pas censé vous répondre. J'ai mes propres raisons que je garderai pour moi.” Le premier responsable usmiste ne s'est pas arrêté là, il a posé une interrogation aux présents dans son bureau : “Où est passé le public usmiste lors du match de Coupe d'Afrique face au Port autonome de Dakar ?” Et d'ajouter : “Les rentrées financières de l'équipe, ce jour-là, ont atteint 14 millions de centimes, c'est incroyable !” s'est-il écrié. Une contre-attaque qui a mis Allik dans une situation confortable, lui qui a pu, en quelques minutes, contenir la colère des invités. Allik essaya alors tant bien que mal de donner les raisons de l'échec. Pour lui, c'est dû beaucoup plus au problème d'argent que traverse l'équipe, une crise financière qui a énormément influé sur la stabilité du club. “De toutes les façons, je reconnais qu'il y a bien une crise financière. Figurez-vous que nous avons été obligés de faire des prêts pour payer les primes des joueurs.” Allik a même évoqué le problème de son effectif et le recrutement de cette saison. “On n'a pas imaginé que cela allait se passer ainsi. Au départ, je comptais beaucoup sur le retour en force de Benchergui et aussi sur l'éclosion du jeune Belkheir, mais surtout je ne pensais pas qu'Enéramo aller nous quitter ; pourtant j'ai tout fait pour le garder, mais le club tunisien, comme nous, tenait aussi à lui.” Le débat a continué quelques moments, et les supporters sont sortis quelque peu convaincus. C. M.