Le président de la République a réitéré dans un message au roi Mohammed VI, à l'occasion de l'Aïd El-fitr, sa détermination à consolider les relations entre l'Algérie et le Maroc. Selon le texte rendu public au Maroc, le président Bouteflika a réaffirmé “sa ferme détermination à consolider les liens de fraternité, de solidarité et d'entraide entre les deux peuples frères et à hisser nos relations bilatérales pour plus de coopération et de complémentarité”. En fait, depuis quelques années, les relations entre les deux voisins, après un léger réchauffement, ont vite sombré dans un gel, savamment et sciemment entretenu par le Maroc qui conditionne leur reprise effective par l'ouverture de la frontière terrestre. Cette requête placée sous le signe de “la non-négociabilité” est perçue par les observateurs comme une volonté du royaume de garder les choses telles quelles. Dans un récent message, légèrement plus long, le président Bouteflika a appelé Mohammed VI à voir autrement ces relations, particulièrement en les dissociant du conflit sahraoui et en privilégiant l'aspect bilatéral qui est incontournable pour la stabilité dans la région. Le message du président à l'occasion de l'Aïd, qui intervient quelques jours à peine après l'adoption à l'Onu du rapport sur le Sahara occidental condamnant le Maroc, se voudrait justement dans le sens de cette démarche qui fait une nette distinction, comme l'a souvent souhaité Alger, entre les relations et intérêts entre les deux pays, et la question sahraouie désormais entre les mains de l'Onu. Manière également pour le chef de l'Etat de rappeler au souverain marocain que la position de l'Algérie est immuable, mais demeure sans impact, ni “parasiter” les relations bilatérales, de coopération et de complémentarité, qui peuvent évoluer et se développer dans l'intérêt des deux pays. L'entêtement du Maroc à imbriquer deux questions diamétralement distinctes découle de sa politique de défi et d'intransigeance au risque d'entretenir un climat de tension dans toute la région. Le bouc émissaire de la presse marocaine, surtout celle proche du Makhzen, est bien entendu l'Algérie, même si toutes les résolutions onusiennes sont adoptées par une majorité. Les campagnes anti-algériennes son régulières et se mesurent à toute action pouvant aller dans le sens d'une solution au conflit sahraoui. En définitive, le message du Président peut être perçu comme une “invitation” paternelle à la sagesse. Peut-être une dernière invitation. Djilali B.