“En 2050, une personne sur cinq aura plus de 60 ans et en 2150 une sur trois. L'âge moyen des personnes âgées augmente. Actuellement, les personnes âgées de 80 ans au moins représentent 11% du groupe des plus de 60 ans. En 2050, elles représenteront 27%. Le groupe des plus de 80 ans était d'environ 8 millions en 1990. Ce chiffre grimpera rapidement à environ 25, 60 et 160 millions dans les années 2010, 2030 et 2050.” Ces prévisions du Fonds des Nations unies pour la population datent de près d'une décennie. Elles figurent dans son rapport de l'année 1998. Autant de chiffres qui sonnent comme une alarme. Le vieillissement en cours dans le monde est une tendance inéluctable à laquelle même les pays dits “jeunes” n'échappent pas. Plus que la baisse de la natalité, les Etats du Sud font l'objet d'une saignée. Leur dépeuplement par les jeunes sur le chemin de la migration préoccupe particulièrement le Fnuap. Dans son rapport 2006 sur l'état de la population mondiale, elle a élaboré un volume annexe intitulé Des jeunes en mouvement, volume annexe qui étudie le thème de la migration par la bouche de jeunes migrants. “Les jeunes des pays en développement se déplacent de plus en plus et représentent un tiers du nombre total des migrants internationaux. Ils viennent de tous les milieux et traversent des frontières pour des raisons bien diverses. Leurs voyages sont souvent marqués par l'espoir et le succès, mais aussi par la déception et le désespoir”, observe le Fonds onusien. Chez nous, la fuite des cerveaux, cadres, enseignants, étudiants, chercheurs, par son étendue, est une source d'inquiétude. Pour cause, le départ de toutes ces éminences grises freine les élans de développement. Cependant, il faut bien se rendre compte que l'élite représente une catégorie infime du flux migratoire. Les contingents sont formés essentiellement de jeunes gens célibataires (dont une portion grossissante de femmes) et sans qualifications qui fondent des familles outre-mer. Là où le besoin d'enfants est encore plus important. Aussi, l'encouragement de l'arrivée des étrangers (dans le cadre de la migration choisie à l'instar du Canada) est-elle un palliatif à la crise de procréation dans ces pays. Or, la plupart de ces migrants sont originaires de pays qui, comme le nôtre, sont à leur tour confrontés au spectre du vieillissement. Selon M. Ouali de la santé, l'exil des jeunes “aggrave” cette tendance. “Si on ne peut pas empêcher l'émigration, il faut néanmoins la réglementer”, propose-t-il inquiet. S. L.