Lors de sa réunion annuelle tenue à Zurich les 23 et 24 octobre derniers, la commission d'arbitrage s'est penchée sur les nouvelles listes des arbitres internationaux pour l'année 2007. L'Algérien Belaïd Lacarne, qui est membre permanent de cette commission, y a siégé. C'est ainsi que l'Algérie a retrouvé son quota habituel qui est de l'ordre de sept directeurs de jeu, contre cinq pour l'exercice 2006. Si pour les anciens aucun changement n'a été enregistré, en revanche deux nouveaux sont entrés dans la cour des grands ; il s'agit de M. Mohamed Bechari, 36 ans, docteur de profession, et de Abdeslam Khelifi, 31 ans. Cette distinction est somme toute logique, dans la mesure où ces deux arbitres ont fait ces dernières années un parcours des plus satisfaisants concrétisés par ce titre mérité amplement. Il faut néanmoins mettre en exergue l'audace et le courage de la FAF qui, en dépit du nombre limité de candidats imposé par la Fifa, a quand même transmis sept dossiers qui ont été tous avalisés. Un coup de poker bien réussi pour l'instance de Hamid Haddadj. Liberté, qui a révélé hier l'information en exclusivité, présente aujourd'hui les deux nouveaux arbitres internationaux. Khelifi abdeslam Un rêve qui se réalise Ce jeune arbitre né dans la ville de Aïn M'lila, qui a enfanté le héros martyr de la révolution Larbi Ben M'hidi, et qui dans les années 1980 formé les meilleurs footballeurs tels que Bougherara, Aloui, Benhamadi, Chater, Bendaïra, Khouni et autres Belgherbi, peut se targuer aujourd'hui d'être le fils d'une ville à vocation sportive, puisqu'elle vient de nouveau de se mettre en évidence, grâce au titre d'arbitre international que vient de décrocher fièrement son enfant terrible Abdeslam Khelifi (salamou pour les intimes). Ce célibataire et orphelin de père et de mère qu'il perdit successivement en 1996 et 2004, est né le 1er janvier 1975, dans une ville qui respire le sport, il signa en 1989 une licence dans la catégorie minime à l'ASAM, il abandonna très vite le football pour se consacrer à l'arbitrage sur conseil de MM. Khemissi Merouani et Merzoug Ferhat qui l'ont guidé vers ce métier, il s'affirma très vite grâce à son intelligence et sa ruse. En dirigeant un match minime, la consécration sonna pour lui en 2000, lorsque Belaïd Lacarne lui confia le 1er match senior entre l'ESS et le MCO qu'il dirigea d'une main de maître. Il décrocha alors le grade interligue la même année. Vint l'ère de Chaâbane Abdelakader, patron de la CCA, qui l'encourage dans son parcours en lui donnant les matches choc qu'il a pris plaisir à diriger. En 2002, il est alors arbitre fédéral sous Medjiba directeur de l'arbitrage, Khelifi ne s'est jamais découragé, il a travaillé dur pour arriver au grade international. “Mon but était toujours d'être badgé Fifa, c'est une ambition que j'aurai eu tôt ou tard, car je sais que je dispose des qualités qui me permettent de l'avoir”, nous a-t-il affirmé, il y a quelques jours. L'année passée était pour lui celle de la confirmation, il a brillamment dirigé le choc MCO-JSK à Oran, déterminant tant pour le titre que la relégation. Il s'est formé une personnalité dure et s'est aguerri aux techniques de l'arbitrage. Les autorités locales doivent lorgner vers ce talent qui reste la fierté de toute la région. À 31 ans, il a un avenir des plus radieux devant lui. Bichari Mohamed Un médecin au sifflet d'or Père d'une petite fillette, médecin de profession au secteur sanitaire du dr Saâdane à Alger, Bichari Mohamed fait partie de cette race d'arbitres qui ne fait pas trop de bruit, mais qui réalise toujours de bons matches. le dernier match qu'il a dirigé avec brio, c'était vendredi passé à Bou Saâda qui a vu la victoire de l'équipe visiteuse, le MCEE (1-2), ce qui n'est pourtant pas évident. Né le 18 décembre 1970, il a commencé l'arbitrage en 1992 à la ligue de wilaya d'Alger sous la houlette du défunt Berkane Lahcen, qui lui a inculqué les premiers pas dans l'arbitrage. Par la suite, le médecin escalada tous les paliers jusqu'à atteindre le grade interligue en 1999. Durant ce parcours du combattant, il trouva son père ammi Ahmed comme conseiller privilégié qui l'a encouragé dans sa carrière. En 2003, c'est la consécration puisqu'il décroche le grade fédéral avec brio. Ceux qui connaissent Bichari retiennent toujours de lui cette image d'un homme calme, affable, courtois. On le surnomme “monsieur l'incorruptible” ; aucun président ni intermédiaire ne daigne l'approcher pour tenter quoi que ce soit. Cette qualité rare de nos jours fait de lui un arbitre très crédible. Il a dirigé des chocs comme JSK-JSMB, il y a trois années, MOB-JSMB, son premier match en D1, c'était au stade du 20-août, un certain CRB-USMB en 2000. Il arrive parfaitement à allier arbitrage et profession grâce au soutien qu'il trouve auprès de son DG, M. Mourad Bouabdallah et le professeur Badreddine Metiche. Aujourd'hui, il est l'homme le plus heureux puisqu'il vient d'entrer dans la cour des grands. R. A.