Ils sont accusés de faux et usage de faux, et d'établissement de fausses déclarations de nombreuses têtes de bétail pour bénéficier des programmes de subventions destinées à l'élevage. La Chambre agricole de la daïra de Chréaâ a introduit auprès du tribunal de la même circonscription, selon des sources bien informées, des actions en justice contre 60 éleveurs de bétail tous originaires de la même daïra. Elle accuse les éleveurs de faire dans le faux et usage de faux pour bénéficier des subventions accordées par le gouvernement dans le cadre de sa politique de développement agricole, en général, et de l'élevage, en particulier. Selon une source proche du dossier, les 60 éleveurs recourent à de fausses déclarations sur le nombre de têtes d'ovins et bovins qu'ils détiennent et surestiment ainsi le coût des aliments de bétail dont l'orge. En effet, c'est à l'issue d'une enquête bien orientée, menée par les inspecteurs de ladite chambre, qui se sont déplacés sur les lieux, que le pot aux roses a été découvert. Les enquêteurs ont établi des états de rapprochement afin de comparer le quantitatif réel existant, bêtes et aliments, avec celui déclaré auparavant sur les cartes des bénéficiaires. Il s'est avéré, selon les premiers éléments de l'enquête, que les données précitées ne concordaient pas. Ces présumés coupables déclarent des chiffres astronomiques fictifs de leur cheptel pour pouvoir bénéficier de plus grandes quantités d'aliment de bétail subventionné. Le coût du quintal d'orge subventionné par l'Etat est de 1 300 DA. Il est cédé, sur le marché parall le, à 2 000 DA. C'est ce gain de 700 DA par quintal, tel un chant de sirène, qui a tenté les éleveurs incriminés. Des sources au fait du dossier présagent pour ces 60 éleveurs de bétail de lourdes et sévères sanctions. Le parquet va surtout, selon ces sources, mettre en évidence l'impact criminel de ces pratiques sur le système national des statistiques et la stabilité du marché. On frôle le crime économique si on n'est pas déjà dedans. En effet, les manœuvres frauduleuses introduites par ces spéculateurs dans les us et coutumes de la filière élevage ont faussé l'exactitude des statistiques relatives au nombre du cheptel dans toute la région frontalière qui reste une lisière stratégique. Alors que toute la région de Tébessa vit dans une sécheresse désastreuse, les spéculateurs n'épargnent personne, mêmes pas les bêtes. Hafid Maâlem