L'ancien capitaine des Jaune et Vert et l'un des meilleurs défenseurs de l'histoire du club n'a pu rester muet au moment où la JSK traverse l'une des plus difficiles périodes de son histoire. Toujours égal à lui-même, Mouloud Iboud n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour tirer la sonnette d'alarme et appeler tous les fans de la JSK à l'union pour sortir le club de son marasme. Iboud n'a pas écarté l'éventualité de se présenter lors de l'AG élective, prévue pour le 23 décembre, pour prendre les rênes de l'équipe. Liberté : On parle de votre retour aux affaires du club et vous serez probablement candidat à la succession de Hannachi le 23 décembre prochain. Qu'en est-il au juste ? Mouloud Iboud : Je l'ai dit et je persiste encore aujourd'hui, Hannachi a été désigné et non élu. Maintenant, il a décidé d'organiser une assemblée générale élective. Alors, à l'instar de l'année dernière où j'avais déposé ma candidature pour prendre la présidence du club, aujourd'hui, je suis prêt à aller aux élections avec bien sûr d'autres candidats. Je dirais aussi que l'actuel président ne doit pas se représenter. Pourquoi ? Personnellement, je ne vois pas pourquoi il convoque une AGE au milieu de la saison pour se représenter de nouveau. Dans ce cas-là, l'AGE n'est pas nécessaire et il est conseillé qu'il aille jusqu'au terme de son mandat. C'est lui-même qui a déclaré qu'il est fatigué ; je ne vois pas pourquoi on convoque une AGE au milieu d'un mandat, si ce n'est pas pour partir. Mais si cette AGE cache d'autres fins, je ne vois pas l'utilité d'y aller si c'est pour se replacer et se légitimer. De mon côté, je ne me présenterai pas. Il doit y avoir d'autres candidats et un directoire pour gérer ces élections. Beaucoup a été dit sur la composante de l'AG. Certains exigent qu'elle soit revue… ll Je persiste et je signe, la liste actuelle de l'AG doit être revue. Si je dois revenir aux affaires du club, cela doit se faire dans la transparence. Aujourd'hui, les cadres de la DJS venus pour organiser le club sont investis d'une mission bien déterminée. Tout ce monde sait très bien qu'une fois les élections passées, ils seront virés de la JSK. Ce sont des gens venus pour défendre leurs propres intérêts. Ils sont ici comme cela a été le cas pour l'ancien DJS au service du président. Donc, si c'esdans ces conditions, moi, je ne reviendrai pas. S'il y a des enjeux autres que sportifs, moi, je ne marche pas. Si je dois revenir, c'est pour apporter mon expérience et ma contribution à la JSK. C'est grâce à ce club que je suis ce que je suis aujourd'hui. La JSK m'a tout donné, aujourd'hui, je veux avoir l'occasion de lui rendre la pareille. Laissez-moi servir mon club, c'est la moindre des choses. Beaucoup disent que la situation que traverse la JSK, aujourd'hui, est essentiellement due à l'instabilité du staff technique. Le pensez-vous également ? Il ne faut pas aller chercher ailleurs les raisons de la situation que vit actuellement le club. Les choses sont claires, si la JSK est aujourd'hui réduite à jouer les seconds rôles, c'est à cause de l'instabilité chronique que connaît le club. Je voudrais parler de la JSK des années 1970-80 qui a marqué avec des lettres d'or son époque. Ceci grâce à la stabilité et un staff technique qui est resté 14 ans avec le duo Khalef-Ziwotko. On n'a pas été plus fort que les autres clubs individuellement, mais il y avait une grande organisation et aussi une stabilité. C'est ce qui manque aujourd'hui au club qui connaît à chaque fois des mutations à tous les niveaux. Des chamboulements qui n'ont fait qu'aggraver la situation. Un remue-ménage qui a fait de la JSK la risée des autres clubs. Aujourd'hui, les rangs de la JSK sont dispersés et chacun tire de son côté laissant de côté l'intérêt de la JSK. Les hommes passent et partent, mais la JSK reste, c'est pour vous dire qu'aujourd'hui, Hannachi est là, et demain ? Où sont les Abdelkader Khalef et Benkaci ? Nous avons les moyens et les hommes pour prendre en charge ce club, il suffit de s'unir et que chacun fasse des sacrifices et des concessions dans l'intérêt suprême de la JSK. Que préconisez-vous pour sortir le club de sa mauvaise passe ? Y aura-t-il une place pour les investisseurs ? La phase que traverse la JSK aujourd'hui est tout simplement dramatique. Il faut penser un peu à l'avenir de ce club, car comme je viens de le dire, la JSK a les moyens et peut encore régner 50 ans sur le football national, mais il faut impliquer tout le monde. Je ne vois pas pourquoi on tire sur des gens qui ne veulent qu'aider cette équipe. De la grande où de la petite Kabylie, la JSK leur appartient aussi. Au lieu des les taxer de parti politique, il faut les laisser venir aider. La JSK représente tout le monde, pas seulement la Kabylie, mais toute l'Algérie, et il n y a que la JSK pour faire ça, elle, qui a toujours défendu dignement les couleurs nationales. Aujourd'hui, je fais appel aux investisseurs de toute la Kabylie en ce moment crucial pour venir au secours du club. Ces hommes d'affaires auront leurs places parmi l'équipe dirigeante, au sein du conseil d'administration, et un droit de regard sur leur argent. Il faut de la transparence pour avancer. Car, on a vu que les gens qui entourent le président du club, au lieu de parler de l'intérêt de la JSK, parlent souvent d'autres choses. Je ne suis en guerre contre personne, le jour où Jean-Yves Chay a gagné le championnat, on était content et on n'a rien dit, mais dans le cas contraire, il est de mon devoir de parler, car j'insiste pour dire qu'on peut faire mieux. C. M.