Trois jours après les manifestations déclenchées par les habitants des 400 -Logements, la ville de Khemis El Khechna (wilaya de Boumerdès) a été de nouveau le théâtre de manifestations. Ressentant un profond sentiment d'injustice, plusieurs dizaines de jeunes en colère et déchaînés, habitant les quartiers populaires dénommés Plateau et Louz, sont descendus dans la soirée d'avant-hier dans la ville pour exprimer leur colère, en s'attaquant aux édifices de l'Etat. Armés de barres de fer et autres objets de fortune, ils ont saccagé l'hôtel de ville puis se sont dirigés vers le siège de daIra, s'en prenant dans leur passage à l'agence de la SAA. Les manifestants voulaient casser tout ce qui symbolise l'Etat, ce qui a provoqué une panique générale indescriptible au centre-ville. Alertés, les services de l'ordre se sont dépêchés sur les lieux pour intervenir et essayer de calmer les esprits. Malheureusement, un officier a failli être lynché. Voyant le renfort arriver, les manifestants, des adolescents pour la plupart, se sont dispersés laissant le centre-ville dans un piteux état. On ignore pour le moment les tenants et les aboutissants de ce soulèvement même si l'on croit savoir que cette colère est due aux divers problèmes sociaux. Il est tout de même curieux de constater comment une ville comme Khemis El Khechna, chef-lieu de daïra avec une population de plus de 100 000 habitants, est restée telle quelle. Mis à part quelques petits projets, le développement local reste insignifiant. Lors de notre entretien avec les habitants, ces derniers interpellent les hauts responsables de l'Etat à intervenir au plus vite pour voir ce qui se passe dans leur commune. NACER ZERROUKI