Communication World, une boîte de communication algérienne, a organisé hier à l'hôtel El-Aurassi le premier séminaire sur l'attribution de notes de solidité financière aux compagnies d'assurance et de réassurance animé par les experts de Standard & Poors, la célèbre firme américaine de notation financière. Ces experts ont présenté aux responsables des compagnies d'assurances les différentes notations utilisées par la firme américaine, les déférents critères de notation et les étapes de notation. Yann Le Pallec précise que la note de solidité financière exprime l'opinion de Standard & Poors sur la capacité de l'assureur à faire face à ses engagements financiers vis-à-vis des assurés. “La notation n'est pas un audit. Elle n'est pas non plus une recommandation de souscrire ou de résilier une police”, souligne-t-il. La demande de notation, explique Yann Le Pallec, doit émaner de l'assureur ou du réassureur qui souhaite être noté. Tout le processus est frappé du sceau de la confidentialité. Actuellement, aucune compagnie d'assurance algérienne n'est notée. La notation pays est un préalable. Yann Le Pallec révèle que le service notation pays de Standard & Poors a approché le ministre des Finances, M. Mourad Medelci, à Singapour, en marge de l'assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale. Le ministre des Finances, sans engagement, aurait répondu que celle-ci (notation pays par Standard & Poors) “est du domaine du possible”. Pour autant en Algérie, en dépit de son développement, le marché des assurances reste limité et dominé par les compagnies traditionnelles publiques. La multiplication des acteurs a induit des effets, certes, positifs sur l'emploi et sur les assurés (augmentation des effectifs salariés du secteur et ralentissement dans l'évolution des tarifs). Mais, parallèlement, une détérioration des indicateurs de résultats est constatée. En outre, l'exercice de l'activité ne remplit pas encore les objectifs assignés par les pouvoirs publics à ce secteur, à savoir l'amélioration de la protection des patrimoines et la mobilisation de l'épargne. L'assurance-vie, qui est un vecteur essentiel de l'épargne, reste largement sous-exploitée. Les sociétés d'assurance préfèrent encore concentrer leur activité sur les branches d'assurance non-vie dont la moitié environ relève des assurances obligatoires (responsabilité civile automobile, assurance du patrimoine public industriel et de transport). Parallèlement, la concurrence porte surtout sur les prix qui ont amorcé tout au long de ces dix dernières années un mouvement général vers la baisse. Conjugué à une aggravation des risques encourus, ce mouvement a abouti à une baisse de la profitabilité. En tout état de cause, la notation peut permettre à une compagnie de corriger ses faiblesses et se repositionner sur les produis à forte rentabilité. D'autant que la notation touche la solvabilité de l'entreprise, le risque sectoriel, le management, la position concurrentielle, les performances opérationnelles et les placements. M. R.