L'assistance du programme Meda pour l'Algérie contre le risque des catastrophes naturelles est actuellement à sa phase finale, considérée comme la période la plus importante du projet d'appui. La partie européenne a organisé dimanche à l'hôtel El-Aurassi, à Alger, une conférence finale qui a rassemblé la délégation de la Commission européenne ainsi que l'ensemble des bénéficiaires dudit programme, dont la direction des assurances au sein du ministère des Finances, l'Union des assureurs et réassureurs (UAR) et tous les autres acteurs du marché des assurances, entre autres,le Conseil national des assurances (CNA), l'UGP, la SAA et la CAAT. Concernant le volet financier, la réassurance en Algérie est "menacée" par le manque de ressources financières attribué lui-même au faible taux de souscriptions d'assurance, a averti dimanche le PDG de la Caisse centrale de réassurance (CCR), M. Mohamed Seba. "Nous sommes en présence d'un risque économique car notre système d'assurance ne génère pas les fonds qu'il faut pour développer notre capacité de couverture sur le marché international", a-t-il indiqué en marge de la conférence finale du programme Meda d'appui à la maîtrise du risque "Catastrophes naturelles" (Cat-Nat) organisée à Alger par la délégation de la Commission européenne. La réassurance signifie que les compagnies d'assurances s'assurent elles-mêmes contre les risques économiques auprès de la CCR, en tant que réassureur officiel, qui souscrit à son tour une assurance auprès de compagnies internationales d'assurance. "La réassurance des Cat-Nat sur le marché international charrie des sommes importantes que nous devons générer par une augmentation des ventes de polices d'assurance " Cat Nat ", a explique ce responsable. "Plus nous développons nos fonds plus nous développons notre capacité de couverture sur le marché international. Dans le cas contraire, nous aurons un système protégé par la garantie de l'Etat, ce qui est contraire à la logique de l'assurance qui ne doit pas être un fardeau pour l'Etat", a ajouté M. Seba. Seulement 4% des particuliers et près de 50% des industriels ont souscrit une assurance Cat-Nat, a fait savoir le président de l'Union des assureurs et de réassureurs, Latrous Lamara, qui est également PDG de la SAA. Ces faibles taux de souscription s'expliquent notamment, a expliqué le secrétaire permanent de Conseil national des assurances (CNA), M. Messaoudi Abdelmadjid, par une méconnaissance de ce type d'assurance de la part du public. A cet effet, des campagnes publicitaires sont programmées pour tenter de convaincre et faire adhérer aussi bien les populations que les industriels à ce genre d'assurance dans un pays à risques naturels multiples. A ce facteur de vente de polices, s'ajoute un autre qui influe sur les revenus des compagnies de réassurance, celui des primes d'assurance, a précisé, M. Seba. "Ce que nous prenons comme primes d'assurance sur le marché national est inférieur de beaucoup à celui que nous payons sur le marché international", a-t-il dit. Le taux de prime d'assurance sur le marché local est de 0,05 % de la valeur du bien assuré pour les particuliers et de 0,07 % pour les industriels, alors que le taux imposé à la CCR dans le cadre de sa réassurance à l'étranger est de 3,4%, a-t-il fait savoir. Selon lui, ce dernier taux pourrait être revu à la baisse si les services algériens d'assurance et de réassurance améliorent leur système de communication et d'information à l'adresse des réassureurs internationaux sur les risques de catastrophes naturelles encourus en Algérie. C'est que, faute d'informations précises sur ces risques et "ne sachant pas toujours à quoi s'attendre", les réassureurs internationaux ont tendance à demander la prime maximale. A ce sujet, le premier responsable de la CCR a signalé que le programme Meda a aidé les services d'assurance en Algérie à mieux gérer la circulation de l'information par le biais d'une base de données centralisée des risques, qui devrait être opérationnelle "d'ici peu", probablement dans deux semaines. Selon M. Seba, le chiffre d'affaires national de la réassurance a atteint 622 millions de dinars contre 800 millions de DA pour l'assurance. D'un coût total de 1,4 million d'euros, le programme d'appui à la maîtrise du risque Cat-Nat financé par l'UE a été lancé en septembre 2006 et prendra fin le mois prochain, selon le chef de l'équipe de d'assistance technique du projet, M. Serge Stagnoli. A noter que le projet a travaillé sur quatre axes majeurs, commençant par la formation technique et commerciale destinée aux cadre des sociétés d'assurances alors qu'une formation aux techniques commerciales et au produit catastrophes naturelles a été organisée au profit de 100 formateurs chargés, à leur tour, de former 5 000 collaborateurs commerciaux dans toutes les sociétés à l'issue d'un plan de déploiement engagé en avril 2007 et qui doit s'achever en novembre prochain. Les autres axes majeurs sont liés à l'indemnisation et l'expertise, à la mise en place d'une base de données centralisées des risques et à la réassurance du risque des catastrophes naturelles. Dans ce sens, une vaste campagne de sensibilisation du grand public sur la nécessité de s'assurer est prévue entre octobre prochain et le mois de mai 2008.