Il ne se passe pas un seul jour à Oran sans que l'on ait à enregistrer de nouveaux vols de compteurs d'eau. Une situation qui va crescendo à mesure que les nouvelles cités poussent comme des champignons dans les périphéries de la ville. Une aubaine aussi pour les voleurs qui ne reculent devant rien pour se remplir les poches et vider celles des clients de l'Algérienne des Eaux (ADE). À la cité Es Sabah, périphérie située à l'est d'Oran, les habitants tentent de s'accommoder d'un état de fait qui grève lourdement leur porte-monnaie. “C'est la seconde fois en moins de quatre mois que je suis victime des voleurs qui n'ont pas hésité à chaparder mes deux compteurs d'eau”, s'indigne ce père de famille. Cité particulièrement “propice” à ce genre de vol, haï Es Sabah n'échappe pas au diktat des voleurs qui semblent prospérer dans cette cité-dortoir. Notre interlocuteur nous affirme avoir déboursé 6 000 DA pour la (ré) installation de deux autres compteurs d'eau. Parce que ça rapporte gros, les voleurs agissent en parfaits réseaux, écumant ainsi les immeubles et les habitations de la ville d'Oran. “Les voleurs affectionnent particulièrement les compteurs d'eau en raison du cuivre qu'ils contiennent”, apprend-on auprès de la chargée de communication de l'ADE. Entre janvier et septembre de l'année en cours, pas moins de 306 compteurs ont fait l'objet de vol au niveau des différents quartiers de la ville. Constitués en groupes de “sous-traitance”, les voleurs se chargent du vol, de la fonte puis de l'écoulement du cuivre dont le prix varie entre 2 500 et 3 500 DA. Même le centre-ville n'est pas épargné par ce nouveau phénomène qui survient après celui du vol des câbles électriques. Dans le marché populaire de la Bastille, 20 compteurs d'eau ont été volés dans les immeubles situés dans cette rue marchande. 100 autres ont été également dérobés au niveau des quartiers périphériques à l'exemple de Dar Beïda, Fellaoucène, Maraval et cité Point du jour, ajoute notre interlocutrice. Depuis le début de l'année, 4 800 compteurs d'eau ont été nouvellement installés par le centre de l'ADE d'Oran, dont une bonne partie remplacée pour cause de vol. Les voleurs, qui semblent agir avec une facilité étonnante, ne reculent devant rien pour se faire de l'argent facilement. L'arrestation par les services de sécurité de plusieurs réseaux de canailles “spécialisés” dans le vol des compteurs d'eau ne semble pas atténuer pour autant le phénomène. Depuis la décision faisant obligation aux utilisateurs de procéder à l'installation de compteurs individuels, les voleurs se frottent les mains. En attendant, ces derniers ont jeté leur dévolu sur les nouveaux compteurs, les vieux compteurs collectifs usagés ne faisant plus recette en raison de la faible quantité de cuivre qu'ils contiennent. B. GHRISSI