Résumé : Youcef sentait le désarroi de Karima. Il savait qu'elle était malheureuse. Cette dernière le lui avoue d'ailleurs sans honte aucune. L'homme ébauche un sourire et son regard s'arrêta sur la bague à l'annulaire gauche de Karima. Elle suit son regard et se pince les lèvres avant d'arracher la bague et de la déposer sur la table de cuisine. - C'est juste un anneau qui n'a plus aucune importance. Je crois qu'il est grand temps pour moi de changer de cap. Elle pousse un long soupir et se dirige vers sa chambre. Youcef termine de préparer le dîner et dresse la table. Il jette hâtivement un coup d'œil au journaux que Karima avait déposé sur le guéridon du salon, puis, constatant qu'il n'y avait rien le concernant, il déduit, que son cousin, trop heureux de s'être débarrassé de lui, estime qu'il n'y a plus lieu de s'inquiéter. - Il y a une certaine catégorie de gens que l'argent rend aveugle, se dit-il. Karima le rejoint, et sur son insistance, il consent à dîner avec elle. Puis une fois rassasiée, elle lui demande de sortir s'asseoir un peu au jardin. - J'ai nettoyé la remise, je pourrai m'y installer dès ce soir. - Ah ! Tu ne penses pas qu'il fait encore frais le soir ? - J'ai trouvé une vieille couverture et quelques toiles, cela ira. Il y a aussi un lit de camp qui pourra bien servir - Parfait. Maintenant écoute-moi bien, Youcef. Ce matin, en sortant de chez mon médecin, je me suis rendue chez un avocat. Un ami de longue date de mon père en qui j'ai une totale confiance. Youcef l'écoutait sans broncher. Elle poursuit. - je me suis permis de tout lui rapporter te concernant. Et j'ai insisté afin qu'il vérifie auprès des banques les nouvelles procédures d'accréditations. Peut-être pourra-t-il trouver une solution à tes problèmes d'argent bloqué par la procuration ? En tous les cas, il m'a promis de tout faire pour tirer cette affaire au clair, et je sais que je peux compter sur lui. Youcef se lève et se met à arpenter le jardin avant de revenir se rasseoir. - Moi aussi j'ai fais quelque chose. Karima lève les yeux vers lui. - Oui, j'ai appelé un de mes amis, et je lui ai expliqué l'emplacement de mon coffre. C'est un de mes anciens employés qui pourra facilement récupérer mes papiers sans se faire repérer. Je lui ai donc refilé la combinaison et dès demain soir, il tentera quelque chose. - Comment fera-t-il ? Ne risque-t-il pas de se faire prendre ? - Non, puisque tout le monde le connaît. Il a l'habitude de travailler dans mon bureau. - Bien. Alors que penses-tu de la proposition de mon avocat ? Y. H. (À suivre)