Résumé de la 3e partie n En sortant de l'hôpital, Samir a la surprise de trouver Karima en train de l'attendre. Prenant pitié du désarroi de la jeune femme il lui sourit : «Mais vous êtes la bienvenue et vous tombez même très bien. Ma voiture est en panne et si vous n'êtes pas pressée, je vous serai reconnaissant de me rapprocher un peu.» Il se dit que son mensonge est pieux et qu'il n'a pas à s'en faire. Plus détendue, Karima acquiesce. Ils roulent d'abord en silence ensuite Samir prend la parole : «Vous enseignez quoi ?» «J'enseigne l'anglais», répond-elle, ajoutant aussitôt avec un sourire : «C'est drôle, je pensais que vous saviez tout de moi mais il est vrai que nous ne nous connaissons pas.» Il est remué par le ton, mais aussi par les sous-entendus. Il se tourne vers elle et la surprend en train de le regarder. Plongeant dans le même océan de tendresse, il se sent irrésistiblement entraîné. Sans pouvoir se contrôler, il lui prend la main la porte à ses lèvres en continuant de la regarder. Gardant sa main dans la sienne, il détourne les yeux et fixe la route, devant lui. Elle fait de même. Un peu confuse, elle a l'air heureuse. Arrivés à l'intersection de Ben Aknoun, Samir lui demande de s'arrêter : «Je ne suis pas loin, je vais continuer à pied.» Elle ne dit rien, comprenant qu'il voulait éviter d'être vu avec elle. «Merci de m'avoir accompagné», dit-il scrutant son visage pour essayer de deviner ses intentions. Il s'aperçoit avec inquiétude qu'elle évite son regard : «Il n'y a pas de quoi, dit-elle, heureuse de vous avoir rendu service.» Il la regarde démarrer sans comprendre son changement d'attitude. Pensif, il rentre chez lui. Il est heureux de constater que Nadia n'est pas encore rentrée. Cela lui donnera le temps de se remettre de ses émotions. Après avoir pris sa douche, il s'installe au salon et prend un livre qu'il tente de lire, mais il n'arrive pas à se concentrer. Il ne pense qu'à Karima. Le pire, pour lui, c'est de se rendre compte que ses sentiments commencent à prendre le dessus mettant toute sa vie en péril. La sonnerie du téléphone l'arrache à ses pensées plutôt moroses. «Allô ! c'est moi Karima», Le souffle coupé, il ne dit rien. «Tu dois te demander comment j'ai eu ton numéro de téléphone. C'est Nadia qui me l'a donné, il y a quelques jours.» Il trouve tout naturel qu'elle le tutoie, mais ne sait que dire, alors il demande : «ça va, bien arrivée ?» Ridicule se dit-il. «Eh oui, ça va. Je t'appelle pour t'inviter à prendre un café chez moi si tu peux, bien sûr.» Dans d'autres circonstances, il aurait beaucoup hésité, mais sa façon directe et simple de l'inviter ne fait subsister chez lui que la folle envie de la voir seule loin de tout et de tous. Alors, il répond : «Il se trouve justement que je n'ai rien d'important à faire. Alors, peux-tu m'indiquer où tu habites ?» Elle lui donne son adresse et raccroche. (à suivre...)