Avec cet arrangement, l'Algérie aura payé la totalité de sa dette la plus chère, c'est-à-dire celle contractée avec l'Allemagne et l'Italie. Le ministre des Finances signera, aujourd'hui, un accord sur le remboursement par anticipation avec le ministre allemand des Affaires étrangères. Il s'agit de la partie de la dette restée en suspens. En effet, un premier accord de remboursement partiel avait été signé avec l'Allemagne portant sur un montant de 387 millions de dollars sur un total de 759 dollars devant être remboursés par anticipation, suivant l'accord général conclu avec le Club de Paris en mai dernier. Il s'agit du dernier arrangement conclu sur le paiement anticipé de la dette rééchelonnée auprès du Club de Paris. Il porte vraisemblablement sur un montant de 272 millions de dollars. Avec cette entente, l'Algérie aura remboursé 7,9 milliards de dollars en 2006 et ramené le volume de sa dette extérieure autour de 5 milliards de dollars à fin 2006. Sur intervention du chef de l'Etat auprès du président Bush, l'Algérie avait fini par obtenir un accord sur le remboursement anticipé de près de 620 millions de dollars signé très récemment, c'est-à-dire sur le restant de la dette détenue par les Etats-Unis sur l'Algérie. La dette globale concernée porte sur 1,2 milliard de dollars. Un premier accord partiel de remboursement avec les Etats-Unis avait été signé au cours de l'été portant sur un montant de 625 millions de dollars. L'Allemagne et les Etats-Unis sont les seuls pays membres du Club de Paris à avoir signé des accords partiels. L'Algérie avait conclu le remboursement de la totalité de la dette rééchelonnée auprès des quinze autres pays concernés. Elle a conclu le paiement du plus gros montant avec l'Italie : 1,7 milliard de dollars. De ce fait, l'Algérie aura payé par anticipation sa dette la plus chère, celle contractée auprès de l'Allemagne et de l'Italie, permettant ainsi des économies substantielles à l'Algérie en termes de paiements d'intérêts et partant en termes de paiements annuels du service de la dette. La dette extérieure de l'Algérie devient ainsi insignifiante après cette série de remboursements et le paiement de 800 millions de dollars avant terme aux créanciers privés dans le cadre du Club de Londres. Cette bonne nouvelle aura deux retombées positives au moins. Le service de la dette sera, d'une part, insignifiant l'an prochain. Il est estimé entre 600 millions et 1 milliard de dollars. La dette publique interne sera allégée, d'autre part, puisqu'elle comprend une composante dette extérieure. Le budget de l'Etat pourra souffler en 2007 puisque les paiements pour le remboursement de la dette intérieure seront moindres. Ce résultat pousse à une augmentation des réserves de change puisque le solde de la balance des paiements sera en principe nettement positif dans le scénario d'un maintien des prix du pétrole à la hausse. Dans cette hypothèse, la barre des 90 milliards de dollars à 100 milliards de dollars de réserves en devises sera atteinte dans un an. Revers de la médaille, l'absence de transparence sur l'usage de ces réserves entretient le flou sur la gestion de l'argent du pétrole. N. Ryad