C'est sans surprise aucune et à une écrasante majorité que les bilans moral et financier, que le président Youssef Djebbari a présentés, en session ordinaire, aux membres de son assemblée générale, furent adoptés, mardi en début de soirée, dans le luxueux cadre de l'hôtel Hayat Regency. Bien épaulé par quelques membres influents de son bureau, à l'instar d'Abdelkader Djettou et Hafid Belabbès, Djebbari axera surtout sa plaidoirie pour faire “passer” son bilan moral sur le fait d'avoir “réussi un véritable miracle en sauvant l'équipe d'une relégation quasi certaine”, chose que personne dans la salle ne put nier, encore moins contester. Si le bilan moral semblait donc clair comme de l'eau de roche, celui qui a trait aux finances ne l'était pas autant en raison du flou persistant qui entoure encore la gestion de l'ex-président Meziane Mourad, lequel n'a même pas effectué l'inévitable passation des consignes. “En principe, je ne devrais aucunement cautionner la lecture du bilan financier pour la simple et bonne raison que la passation des consignes n'a pas eu lieu”, dira ainsi à ce sujet le commissaire aux comptes chargés du dossier, Houari Ammour. Et de renchérir : “Le livre (carnet) d'inventaire que j'ai sous la main et que je vous présente ici est la seule pièce qui a été remise à l'actuel bureau par les anciens dirigeants. Outre le fait qu'elle est terriblement insuffisante, voire même insignifiante pour établir un quelconque bilan, elle est surtout fausse. Donc, normalement, je ne dois pas cautionner ce bilan. Mais afin de ne pas être une des raisons qui conduirait à bloquer les comptes du club, j'ai pris l'initiative de m'autoriser un léger manquement à la réglementation en décidant de certifier la manière avec laquelle l'argent de l'Etat a été dépensé durant les périodes s'étalant du 15 novembre au 31 décembre 2005, puis du 1er janvier au 31 mai 2006. C'est ensuite à vous membres de l'AG de prendre une décision qui ferait en sorte que l'ancienne équipe dirigeante se résolve à effectuer cette passation des consignes.” “Les dépenses ont atteint la somme de 10 458 624 DA, alors que les rentrées d'argent ont apporté au club d'El-Hamri quelque 68 314 400 DA”, soulignera sur ce point Ammour, non sans faire remarquer les problèmes liés à “la manière avec laquelle les impôts doivent être prélevés afin de ne pas pénaliser le club autant qu'avant”. Le vote à main levée qui s'ensuivit ne fit aucun doute sur la conviction des membres de l'assemblée à propos de la façon avec laquelle l'argent du club a été dépensé dans la mesure où l'approbation fut unanime. Il eut bien une tentative à peine masquée de quelques membres de vouloir intégrer, au sein du comité directeur, des “personnes fortunées, qui peuvent aider le club financièrement”, allusion surtout faite à l'ex-manager général exclu, mais la manœuvre de bon nombre d'anciens joueurs qui voulaient quitter la salle ainsi que la réplique sèche de Djebbari qui souhaitera la bienvenue au sein du bureau “seulement à ceux qui mettent réellement la main à la poche”, ont fini par tout capoter. Marquèrent également cette réunion “ordinaire” la contestation en dehors de la salle d'une dizaine d'ex-membres de l'assemblée qui ne comprirent “le pourquoi de leur mise à l'écart alors que c'est un droit”, mais aussi et surtout les larmes de dépit de l'ex-international et actuel vice-président de la section hand-ball du MCO, Nasreddine Bessedjrari qui réclama, à juste titre, “plus de considération pour cette discipline”, ainsi que l'intervention musclée de Hafid Belabbès qui mettra en relief “le rôle des anciens joueurs dans les derniers évènements au Mouloudia et le fait qu'ils assument entièrement leur responsabilité”, défiant au passage “celui ou ceux qui m'ont octroyé ou donné un sou”, dit-il, “de se manifester”. A. KARIM