Pour le responsable de la coopération à l'ambassade de France, l'Algérie est classée en “zone prioritaire” pour les projets de développement. “L'adaptation à l'économie de marché peut renforcer la coopération entre l'Algérie et la France, mais aussi entre l'Algérie et tous ses partenaires”. Ce point de vue a été exprimé hier par Philippe Gorget, représentant de l'ambassade de France à Alger, lors du Forum d'El Moudjahid, consacré au Fonds de solidarité prioritaire (FSP) d'appui au développement économique de notre pays. Faisant écho aux autres intervenants du ministère de l'Industrie de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), de l'organisme algérien d'accréditation et de l'Ansej, le responsable du service de coopération de l'ambassade a déclaré que le projet FSP est “satisfaisant en termes de résultats”. Le FSP, a-t-il expliqué, est “un instrument financier” que la France met à la disposition des pays classés dans “la zone prioritaire”, dont l'Algérie, dans le cadre de sa politique extérieure. Ce fonds a la particularité de financer des programmes pluriannuels, de les doter pendant 3 ans de “montants négociés mis en place sous forme de dons”. M. Gorget a, en outre, indiqué que la France réserve plusieurs projets FSP destinés à appuyer différents domaines : les institutions, la recherche, la culture, les infrastructures, le transport et l'économie. “Les portes sont ouvertes et les décisions seront prises à deux, dans le cadre du partenariat”, a-t-il ajouté. S'agissant des projets négociés avec l'Algérie, il a informé que le montant de l'aide française s'élève dans l'année entre 10 et 15 millions d'euros, dont le financement d'un projet dans l'enseignement supérieur (plus de 6 millions d'euros), d'un projet pour la lutte antiacridienne (2 millions d'euros) et un autre projet pour l'appui de l'économie algérienne (près de 3 millions d'euros). Il a, par ailleurs, rappelé qu'un projet de formation des professeurs de français dans le secondaire, d'une durée de 3 ans, sera lancé “dans quelques semaines” en Algérie. À la question de savoir si la France est prête à aider les médias algériens, M. Gorget a répondu qu'il “n'est pas exclu de réfléchir” à sa mise en place dans ce domaine, non sans insister sur le caractère bilatéral de l'initiative. Signalons que le projet FSP pour l'appui de l'économie nationale, qui a été lancé en 2002 et qui prendra fin en décembre 2006, a été profitable pour la partie algérienne, selon les autres invités du forum, y compris dans l'accompagnement post-création de micro-entreprises. D'après Hocine Fayçal, coordinateur national du projet et représentant du ministère de l'Industrie, le travail d'accompagnement des entreprises “dans le volet qualité”, contenu dans le programme du ministère et soutenu en partie par le projet FSP, s'est traduit particulièrement par l'organisation de deux séminaires dans l'agroalimentaire, en 2004 et en 2005, ainsi que par la formation de 150 auditeurs-qualité et le renforcement de certains organismes publics, à l'exemple de l'Institut national de l'urbanisme et du centre de contrôle de qualité de l'emballage. L'intervenant a annoncé que l'Algérie enregistre aujourd'hui 250 entreprises certifiées (adaptation aux normes internationales sur le plan de la qualité) contre une seule entreprise en 1998, et compte accompagner 300 autres entreprises et 5 laboratoires à la certification. M. Fayçal a aussi révélé que pour la première fois, notre pays s'est doté d'une institution nationale d'accréditation (Algerac), qui a été créée en avril dernier. En guise de projets, il a cité notamment la construction prochaine de 3 nouveaux laboratoires mobilisant une enveloppe financière de 1,6 milliard de DA : un laboratoire central à Sidi-Abdallah, un à Constantine et un autre dans le Sud, à Ouargla. De son côté, M. Boudissa, DG d'Algerac, a laissé entendre qu'actuellement, il faut décrocher la reconnaissance par les 3 organisations internationales d'accréditation, pour aller vers la “reconnaissance mutuelle” d'égal à égal. H. Ameyar