La capture de ce qui serait un des “émirs” de l'une des seriate du GSPC, implantée dans le grand massif de Collo, qui donne son prolongement sur les montagnes de la wilaya de Jijel, commence apparemment à donner ses fruits. Ce sont certainement les révélations de cet “émir”, qui était le seul à être capturé en vie, qui ont déclenché une vaste opération pour l'arrestation d'une dizaine de membres qui appartiendraient aux réseaux de soutien des groupes armés au maquis. En effet, dès le premier jour de la capture de cet “émir” — soit le deuxième jour de l'offensive donnée par les forces de sécurité au niveau du lieudit Eddouar, relevant de la commune de Béni Zid, et qui a été couronnée par la neutralisation de trois terroristes — des opérations de recherche de membres présumés d'un réseau de soutien aux terroristes ont été lancées lundi et mardi derniers, au niveau du lieudit M'sabeh, dans la commune de Zitouna, et une autre au niveau de certaines bourgades de la commune voisine de Béni Zid. Selon des indiscrétions, certains membres de ce réseau seraient des gens au-dessus de tout soupçon et bien connus dans la région. Ces opérations de démantèlement de ces réseaux sont menées avec une grande discrétion. Idem pour l'offensive menée au niveau du lieudit Eddouar, mardi passé. N'étaient-ce les mouvements de renfort de l'ANP au niveau de cette région et les “dépôts” de cadavres des terroristes au niveau de la morgue de l'hôpital de Collo, l'opération aurait été menée sans que personne s'en aperçoive. Elle aurait été classée dans les opérations de ratissage de routine que connaît le massif de Collo de temps à autre. D'où certainement le secret de cette réussite. Sachant que depuis un certain temps ce sont les terroristes qui font parler d'eux par des incursions au niveau de certaines bourgades et axes routiers particulièrement pour des opérations de racket. C'est donc un autre coup dur donné à la nébuleuse terroriste, en touchant à ce qu'il y a de plus crucial dans les mouvements de clandestinité, à savoir les réseaux de soutien qui assurent leur survie, notamment dans des maquis éloignés des centres urbains. L'opération offensive, et selon des témoins oculaires, a baissé d'intensité durant la journée d'hier qui a vu les effectifs de l'ANP allégés par le rappel des troupes venues en renfort, mardi passé. Le relief montagneux, accidenté et fortement boisé a certainement permis aux autres terroristes d'échapper aux coups de boutoir de l'ANP et de rejoindre d'autres casemate plus sécurisées et encore inconnues des forces de sécurité. Outre le brouillard qui enveloppe cette région, il faut dire que les pluies qui s'abattent sur cette région depuis la soirée de mardi dernier, notamment durant la journée d'hier, ne favorisent guère l'avancée des troupes de l'ANP engagées dans cette offensive. Selon des sources généralement crédibles, une quarantaine de terroristes, dont la moitié est originaire de cette région, survit encore dans le massif de Collo et est divisée en deux. Après l'abandon de la lutte armée et le repentir de l'“émir” de katibat Echouhada, affilié au GSL, il paraît que les éléments qui ont désavoué leur “émir”, en refusant de déposer les armes, ont rejoint la phalange Erraâb qui se tient à distance de la phalange El-Maout, composée essentiellement des durs de l'ex-GIA, constitué du premier noyau des groupes armés qui ont rejoint le maquis des hauteurs de Kerkera. Leurs attaques spectaculaires, notamment au centre-ville de Kerkera, contre les éléments de la garde communale, qui ont endeuillé plusieurs familles de cette localité, font que certains éléments refusent de se rendre car ils se considèrent plus en sécurité au maquis. A. B.