Au terme de deux jours de travaux, les participants à la conférence ont lancé, jeudi dernier, un appel à un “partenariat entre pays d'origine, de transit et de destination, pour mieux gérer la migration d'une manière globale”. Ainsi, la conférence ministérielle Afrique-Union européenne sur la question de la migration et du développement, qui s'est tenue mercredi et jeudi derniers dans la capitale libyenne, a été couronnée par l'adoption du “pacte inédit” portant sur un “partenariat authentique, susceptible de garantir l'éradication de la pauvreté, du chômage et des maladies afin de réaliser un développement global et durable”. Ce partenariat met en exergue “l'engagement des pays européens et africains à trouver des solutions concrètes aux problèmes posés par les flux migratoires illégaux et irréguliers, et à protéger les droits de l'Homme de tous les migrants, en particulier ceux des femmes et des enfants”. Le document adopté souligne que “la migration illégale ou irrégulière ne doit pas être abordée uniquement sous l'angle de la sécurité.” Il a évoqué également la nécessité d'une “intégration de la migration dans les stratégies de développement”. Par ce pacte, l'Union européenne s'engage à mettre en oeuvre une augmentation de l'aide aux pays en développement de 0,56% du PIB en 2010 et de 0,7% en 2015, réservant au continent africain au moins 50% de cette augmentation. Ceci étant, il y a lieu de noter que les négociations furent âpres entre Africains et Européens pour aboutir à cet accord. En effet, l'Union européenne a affirmé au début sa ferme opposition à la création d'un fonds spécial de développement destiné à lutter contre l'immigration clandestine, proposé par les pays africains à la Conférence euro-africaine de Tripoli sur l'immigration. Cette proposition de fonds spécial émanait de la Libye avec le soutien de l'Algérie. Dans son intervention, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a salué la proposition libyenne de création d'un fonds d'aide et de soutien aux migrants. Soulignant que cette problématique est devenue “un thème d'actualité et une priorité” dans l'agenda de la communauté internationale, notamment après l'organisation en septembre dernier, aux Nations unies, d'un dialogue de haut niveau y afférent, Abdelkader Messahel rappellera que “l'Algérie n'a eu de cesse d'œuvrer à une mobilisation autour de la nécessité de parvenir à une approche concertée, équilibrée et structurée et la promotion d'un partenariat authentique privilégiant le développement des pays d'origine et de transit des flux migratoires”. Il ne manquera pas de mettre l'accent sur le fait que c'est en Algérie, en avril dernier, que les experts d'une cinquantaine de pays de l'Union africaine (UA), avaient élaboré “une position commune” sur la question, approuvée par le Sommet de Banjul, de l'Organisation panafricaine, dotant ainsi l'Afrique d'un “important instrument pour une action cohérente, concertée et efficace” pour prendre en charge le phénomène. K. ABDELKAMEL