Les travaux de la 3e conférence ministérielle sur la migration en Méditerranée occidentale, ont pris fin jeudi dernier. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'Organisation internationale du travail (OIT) ainsi que le Centre international pour le développement des politiques migratoires (Icmpd) ont pris part aux «discussions» des 5+5, en qualité d'observateurs. Ainsi, après deux jours de dialogue entre l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie représentant le Maghreb et la France, l'Italie, Malte, le Portugal et l'Espagne représentant l'Europe, les délégations sont parvenues à une série de recommandations afin de lutter ensemble contre le fléau de l'immigration clandestine. Le renforcement de la coopération en matière d'échange d'informations sur les questions migratoires à travers la mise en réseau de points focaux nationaux en la matière, l'organisation de rencontres et séminaires d'experts des deux rives nord et sud chargés de la gestion et du traitement des flux migratoires sur la base de la périodicité qui sera convenue entre les Etats parties du dialogue, l'initiation de campagne de sensibilisation sur la question de la migration de sensibilisation sur la question de la migration et les dangers de l'immigration ou de campagne de sensibilisation sur la question de la migration et les dangers de l'immigration clandestine avec l'apport financier volontaire des Etats participant au dialogue des 5+5, l'encouragement à l'émergence dans les pays du sud de structures compétentes dans le domaine de la recherche et de l'analyse des données sur les flux migratoires. Les pays des 5+5 se sont mis également d'accord sur l'idée de réaliser dans chaque pays partenaire concerné, des études sur les régions à fort potentiel migratoire destinées à la coordination des politiques nationales dans ce domaine. Une attention toute particulière sera accordée aux thématiques prioritaires et aux programmes visant à la lutte contre la pauvreté et à la stabilisation des personnes et ce dans le but de réaliser des projets de développement dans les régions frontalières sud des pays de la rive sud de la Méditerranée en vue de lutter contre la migration irrégulière vers le nord. En tout et afin d'oeuvrer à l'approfondissement des actions de coopération, les 5+5 dans leur relevé de conclusions, ont mis l'accent sur sept recommandations. Une attention particulière sera par ailleurs consacrée pour la «mise en place de projets de formation professionnelle dans les pays d'origine des migrants pour favoriser l'adéquation entre demandes et offres de travail ainsi que pour améliorer l'intégration des travailleurs migrants dans le pays d'accueil». Cette dernière proposition est l'oeuvre de la représentante de l'Italie qui est revenue longuement sur ce point lors de la conférence de presse animée jeudi dernier après la clôture des travaux de la 3e conférence ministérielle sur la migration en Méditerranée occidentale. Lors du même point de presse animé à la résidence Djenane El Mithaq, le ministre français de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale, M. Jean Louis Borlo, affirmera que l'immigration clandestine est un sujet crucial. Pour faire face à un fléau, M.Borlo proposera de «continuellement maintenir et approfondir le dialogue entre les pays concernés». La représentante de l'Italie dira, pour sa part, que le groupe des 5+5 qui est appelé à s'élargir, a fait des pas de géant dans le cadre de ce dialogue. Elle affirmera que son pays a lancé des programmes d'enseignement de la langue italienne et de formation afin de permettre aux immigrés de son pays de s'intégrer rapidement. Intervenant à son tour, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Abdelaziz Ziari, en réponse à une question soulevée par une journaliste italienne, dira que «l'aspect sécuritaire ne peut être dissocié du problème de l'immigration clandestine». Même si le sujet n'a pas été mentionné dans le relevé des conclusions de la présidence des 5+5, il semblerait d'après des indiscrétions que des propositions ont été soumises lors des débats sur l'éventualité de constituer une force d'intervention pour intercepter les clandestins. Cette force serait composée d'éléments des services de sécurité appartenant aux pays des 5+5. Cette hypothèse est d'autant plus plausible, même si les discussions se sont déroulées dans un cadre strictement informel, si on se fie à la déclaration du représentant de la Libye qui relèvera lors de la conférence de presse qu'il «est établi par son pays que les réseaux de passeurs des clandestins ont un lien avec la nébuleuse organisation d'Oussama Ben Laden, Al-Qaîda». Soucieux de l'extrême complexité de la question de «l'immigration clandestine», les ministres des pays 5+5 ont estimé en outre que le débat doit nécessairement être élargi aux pays voisins d'Afrique subsaharienne, pareillement concernés par cette «migration clandestine». A cet effet, les ministres recommandent de dégager les termes de références d'une concertation avec l'ensemble des pays de la région à l'effet de permettre un traitement global et harmonieux de la question. Dans cette optique, les ministres ont décidé de mettre en place un groupe de suivi de haut niveau de la conférence ministérielle des 5+5 sur la migration et dont la coordination est assurée par la présidence en exercice à savoir l'Algérie. Identifier et renforcer les actions concrètes de ‘'coopération'', identifier et mobiliser les capacités d'expertise et de financement existantes, examiner les possibilités de financements offertes dans le cadre des instruments de l'Union européenne d'expertise et d'assistance technique des organisations de l'OIT, l'IOM et l'Icpmd». Telles sont les tâches dont est chargé entre autres le groupe, en attendant la prochaine conférence ministérielle sur la migration en Méditerranée occidentale qui se tiendra en France en octobre 2005 sur proposition de M.Jean-Louis Borlo. Ce dernier, en marge de la conférence d'Alger, a été reçu par M.Bensalah, président de l'APN, ainsi que M.Ouyahia, chef du gouvernement. Lors des entretiens, le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, a réaffirmé devant son hôte «la volonté et la disponibilité du gouvernement algérien à multiplier les contacts et les échanges avec le gouvernement français pour la mise en oeuvre des orientations arrêtées par les présidents des deux pays. Le gouvernement algérien est disponible à porter la coopération et le partenariat algéro-français à un niveau exemplaire», a affirmé M.Ahmed Ouyahia dans un communiqué rendu public après l'audience accordée à M.Jean-Louis Borlo.