Liberté : Vous avez effectué votre première séance d'entraînement avec les Asémistes, mercredi dernier. Peut-on dire que vous êtes officiellement à l'ASMO ? M. Haddou : Dans ma tête, je suis à l'ASMO. Il ne me reste plus qu'à récupérer ma lettre de libération de l'USMA. Comment avez-vous été accueilli par vos nouveaux coéquipiers ? On m'a réservé un bon accueil. Je me suis déjà intégré dans le groupe. Avez-vous discuté avec Slimani ? Oui. Il m'a souhaité la bienvenue. Nous avons également discuté de la situation de l'équipe. Toujours est-il que vous n'avez pas encore la lettre de libération… Je crois que cela ne devrait pas poser de problème, j'ai la parole de Allik. Mais Allik doit d'abord s'assurer les services de Hanister… Echange ou pas échange, j'ai décidé de quitter l'USMA. Lorsque j'avais discuté avec Allik, il n'a pas conditionné mon départ par le recrutement de Hanister. Les données ont changé aujourd'hui… Ces histoires ne me concernent pas. Tout ce que je sais est que le président a accepté de me libérer. Je lui ai expliqué que je devais rentrer chez moi à Oran. Je ne peux plus m'éloigner de ma famille. Ce n'est pourtant pas la seule raison qui vous pousse à partir, n'est-ce pas ? Comme on dit, il faut savoir quitter la table. Je me suis senti indésirable à l'USMA. J'ai longtemps résisté, mais j'ai fini par flancher. Aucun joueur de l'équipe, sauf moi, ne se faisait insulter avant même le début des matches. Je me demande aujourd'hui comment ai-je pu me concentrer sur mon sujet pendant tout ce temps-là alors que n'importe quel coéquipier aurait craqué. J'ai tenu le coup jusqu'à cette saison, mais, sincèrement, je n'y pouvais plus. Même la résistance a des limites. Donc, votre décision de quitter l'USMA a été prise bien avant la rencontre face à l'ASO ? Disons que ce fut le match de trop pour moi. Ou, si vous voulez, la goutte qui a fait déborder le vase. Quand on se fait insulter par tout un stade, croyez-moi que vous ne pensez qu'à une chose : fuir cet environnement hostile… Pourquoi avez-vous repris l'entraînement après avoir juré de ne plus remettre les pieds à Bologhine ? Ce que tout le monde ne sait pas est que c'est Lobello qui m'a autorisé à prendre quelques jours de repos, histoire d'oublier tout ce que j'ai enduré face à l'ASO. Par la suite, j'ai eu une discussion avec Allik qui m'a demandé de reprendre les entraînements avec le groupe, jusqu'à l'ouverture du mercato. Toutefois, vous avez, encore une fois, plié bagage… J'ai demandé à Lobello de ne pas me convoquer pour les rencontres officielles. Je me suis donc contenté de m'entraîner. Mais cette semaine (entretien réalisé jeudi, ndlr), je sentais que j'étouffais. L'entraînement était devenu pour moi une corvée. J'avais la tête ailleurs… Croyez-moi, cette situation m'embarrassait… Comment avez-vous réussi à convaincre vos dirigeants une nouvelle fois ? À la fin de l'entraînement de samedi dernier, je me suis réuni avec Lobello, Aksouh et Laroussi auxquels j'ai, une nouvelle fois, exposé mon cas. Je leur ai dit que ma présence était devenue inutile et que je souhaitais qu'on m'autorise à rentrer chez moi pour pouvoir rejoindre ma nouvelle équipe. Ils ont appelé Allik qui a finalement donné son accord. Où en sont vos négociations avec Mehiaoui ? Nous avons discuté au téléphone. J'attends son retour d'Alger pour entamer les négociations. On comprend par là que vous n'êtes pas encore asémiste, non ? Pas à 100%. Mais je ne pense pas qu'il puisse y avoir de problème pour que je signe à l'ASMO. Même si Hanister déclare que son transfert à l'USMA risque de devenir difficile après son but face à cette même équipe ? (voir entretien Hanister) Encore une fois, je tiens à préciser que mon sort n'est pas lié à celui de Hanister. Je suis prêt à négocier ma lettre de libération. J'ai eu le OK de Allik avant même cette histoire d'échange. Qu'en est-il de vos contacts avec le MCO ? Ils ont été rompus. Quelles en sont les raisons ? Je n'en sais rien. J'ai discuté avec certains dirigeants de ce club mais jamais avec son président… L'ASMO lutte pour sa survie. Pensez-vous avoir fait le bon choix ? L'ASMO, c'est mon équipe. J'y ai fait mes premiers pas dans le football. Aujourd'hui que ce club se trouve en difficulté, il est de mon devoir de l'aider. L'équipe a besoin de joueurs expérimentés, et je crois bien que je remplis ce critère. Je ne suis pas revenu à l'ASMO pour gagner des titres, mais pour contribuer à son maintien parmi l'élite. Propos recueillis par Nazim Abderrahmane