Cette opération avait été précédée par une série d'arrangements conclus avec des pays non membres du Club de Paris. L'Algérie a procédé, hier au siège du ministère des Finances, à la signature d'un accord de remboursement par anticipation de la dette rééchelonnée envers la Pologne. L'arrangement a été paraphé par le ministre des Finances, Mourad Medelci, et le premier conseiller auprès de l'ambassade de Pologne à Alger, Slawomir Klimkiewicz. L'accord porte sur le remboursement par anticipation d'une dette estimée à 11,18 millions de dollars, le 30 novembre prochain. Le communiqué du ministère des Finances précise qu'avec cet arrangement, l'Algérie aura remboursé la totalité de sa dette, rééchelonnée le 31 janvier 2000, vis-à-vis de la Pologne, qui, faut-il le souligner, n'est pas membre du Club de Paris. Des opérations similaires ont été précédemment conclues et réalisées avec d'autres pays non membres du Club de Paris. Il s'agit de la Turquie, de l'Inde, de la Slovénie, de l'Arabie saoudite et du Portugal. En marge de la cérémonie de signature de l'accord, le ministre des Finances, Mourad Medelci, a affirmé que l'Algérie, après avoir réglé la totalité de sa dette rééchelonnée, envisage d'entamer des négociations pour le remboursement anticipé de la dette extérieure qui lui reste. “Le dossier du paiement avant terme du restant du stock de la dette sera ouvert avec les créanciers, à la fin de l'année en cours, pour être clos en 2007”, annonce-t-il. Le ministre explique qu'une partie de cette dette extérieure, composée essentiellement de créances privées, peut faire l'objet d'un “traitement approprié”, tel l'achat par les banques algériennes des dettes externes contractées par les entreprises de droit algérien. Pour rappel, avec ses créanciers publics, membres du Club de Paris, l'Algérie a parachevé tout le processus de remboursement anticipé pour un montant global de 7,75 milliards de dollars. Elle avait également remboursé par anticipation sa dette rééchelonnée avec le Club de Londres (créanciers privés), en septembre dernier, pour un montant de 800 millions de dollars. Les deux accords multilatéraux de remboursement anticipé, signés et exécutés avec les deux clubs, avaient été précédés, en 2004, par le règlement à l'avance de tous les crédits contractés auprès des institutions financières internationales (Banque mondiale, Banque africaine de développement...) pour un montant total de 3,107 milliards de dollars. En ajoutant à l'ensemble de ces accords celui de l'annulation de la dette algérienne avec la Russie, estimée à 4,737 milliards de dollars, l'Algérie aura remboursé par anticipation une dette externe de plus de 16 milliards de dollars. De 15,5 milliards de dollars au début de l'année, le stock de la dette extérieure algérienne tombe ainsi à moins de 5 milliards de dollars, soit environ 4 % du PIB et 12 % des recettes d'exportations attendues pour 2006. Le ministre des Finances, expliquant l'intérêt de la politique de désendettement suivie actuellement, considère que l'opération de remboursement de la dette par anticipation était non seulement un “signal fort pouvant contribuer à une meilleure notation du risque pays sur les places financières internationales, mais constitue également un facteur d'attractivité déterminant des investissements directs étrangers”. L'ambition de l'Algérie est de réaliser une croissance économique forte et durable, dont les principaux facteurs sont l'engagement budgétaire de l'Etat et l'investissement privé, notamment étranger, “lequel est particulièrement regardant sur les mesures d'encouragement à l'investissement, mais aussi sur un niveau d'endettement du pays où il envisage de s'implanter”, souligne encore Mourad Medelci. Meziane rabh