Selon des sources, cette affaire a provoqué la réaction de la wilaya qui a ordonné l'ouverture d'une enquête pour apporter les clarifications nécessaires sur ce qui est devenu le sujet préféré des Boufarikois. Connu pour sa grande surface et ses capacités d'accueil, le marché des fruits et légumes de Boufarik fait l'objet de convoitises de certains opportunistes. En effet, proche de la saturation, les 4 mètres carrés, en métallique, se disputent à plus de 15 millions de DA. Même la location de ces surfaces, vitales pour les mandataires, devient plus chère. De nombreux commerçants, qui occupent les lieux illicitement durant des années, espèrent, un jour, être régularisés par l'APC. Le marché compte 170 emplacements auxquels il faudra ajouter 9 nouveaux espaces, nouvellement acquis sur décision de la commission désignée par le secrétaire général de la wilaya et présidée par le chef de la daïra de Boufarik. Elle a pour mission la gestion des marchés de gros de Boufarik et de Bouinane. Cette décision a fait réagir le P/APC qui, de son côté, a adressé une lettre de contestation à la wilaya pour sur ce fait considéré comme une ingérence dans les affaires de l'APC. Cette opération ne semble pas recueillir aussi l'adhésion des commerçants. La grogne se veut l'expression d'une contestation de cette démarche générant les pratiques de clientélisme, de népotisme et de passe-droits. Ils estiment que certains bénéficiaires sont étrangers à toute activité dans le marché. Ils considèrent, de ce fait, que la régularisation leur revient en priorité. “Je ne comprends pas comment et sur quel base ont pu être désignés ces gens-là”, s'interroge un commerçant présent, il est vrai, illicitement, depuis plus de 15 ans au marché de toutes les tentations et caressant l'espoir d'une régularisation bien compromise. C'est ainsi que plusieurs commerçants ont été contraints de céder. Les heureux bénéficiaires ont donc élu domicile en leur lieu et place pour y construire les emplacements en métallique. Pour apaiser la colère des commerçants non régularisés, certains ont eu droit à des autorisations d'installation. Toutefois, une partie des contestataires jure de défendre sa place. Devant une foule, un commerçant explique que plusieurs bénéficiaires ont déjà vendu leur place pour plus de 15 millions. La tension est montée ainsi d'un cran. Selon des sources, cette affaire a provoqué la réaction de la wilaya qui a ordonné l'ouverture d'une enquête pour apporter les clarifications nécessaires sur ce qui est devenu le sujet préféré des Boufarikois. De son côté, le chef de daïra a adressé une note aux autorités locales dans laquelle il les invite à empêcher les commerçants bénéficiaires de construire des emplacements en métallique. L'heure est à la délibération de la commission d'enquête, dont on attend les conclusions pour faire face aux appréhensions de certains et lever toute équivoque possible. Par ailleurs, certains responsables locaux s'interrogent sur le retard considérable qu'a connu le marché dans son volet locatif et la procédure et les motivations, en limitant les enchères à trois adjudicateurs. Il faut dire que, ces derniers temps, ce grand site commercial qui fait vivre des centaines de personnes, surtout ces jeunes qui sillonnent le marché avec leur charrette dans le but de trouver une marchandise à transporter, constitue pour certains responsables locaux et “hommes d'affaires” la poule aux œufs d'or. Cette année, la location du marché a été adjugée pour plus de 13 milliards. Il y a quelques années, les offres ne dépassaient même pas le quart du prix actuel. Une véritable aubaine financière propulsant Boufarik parmi les communes les plus riches de la Mitidja. K. FAWZI