“Notre séjour à Alger nous a permis de changer notre vision sur l'application des libertés syndicales. En réalité, il n'y a pas de respect du droit syndical qui est, pourtant, préservé par la constitution algérienne. Il y a une volonté d'empêcher ce combat. C'est une démocratie de façade”, s'indigne Mme Annick Coupé, porte-parole national de l'Union syndicale solidaire, lors de la conférence de presse animée conjointement avec le syndicat du Snapap. Répondant à une invitation du Snapap, l'union intervient en soutien et en solidarité avec les syndicats algériens autonomes. Conduite par Mme Annick Coupé, la délégation, composée de sept membres a eu à s'entretenir avec plusieurs syndicats autonomes, notamment l'organisation de Rachid Malaoui sur la situation des libertés en Algérie. C'est ainsi que l'union a eu part des verrouillages de l'activité syndicale, des poursuites judiciaires contre les syndicaliste autonomes suite aux plaintes déposées par l'administration, ainsi que la violation de la Constitution algérienne et la convention internationale de l'OIT, la 87 et la 135 relatives à la liberté syndicale. L'Union solidaire s'est exprimée également sur le pacte économique et social qu'elle qualifie “de mascarade” et l'exclusion des syndicats autonomes dans le projet de la réforme de la fonction publique. “Le pacte social n'a aucun sens, il n'assure pas les intérêts des travailleurs. Les syndicats autonomes malgré leur représentativité ont été exclus des négociations et de la conclusion de ce pacte”, a indiqué Mme Marie-Françoise Vabre, représentante de Fédération Sud collectivités territoriales. Au sujet de la réforme de la fonction publique, notre interlocutrice a déclaré qu'“il est inconcevable d'exclure les vrais partenaire sociaux à la réforme et à l'élaboration du statut général de la fonction publique”. Elle s'est élevée également contre la contractualisation qui touchera désormais les travailleurs de la fonction publique. Cependant, cette rencontre avec l'Union solidaire servira, en fait, de base à des actions syndicales communes lorsqu'il s'agira d'exprimer un futur de solidarité intersyndicale. “Nous nous engageons d'informer la société civile française du non-respect des libertés en Algérie, de se solidariser dans le cadre de la répression et de travailler ensemble et d'échanger nos expériences”, a conclu Mme Annick Coupé. N. A.