Plus de 80 conducteurs de train ont débrayé hier en guise de protestation contre une décision de justice concernant l'un de leurs collègues. Colère au sein de la communauté des conducteurs de train du dépôt d'Alger hier, qui ont débrayé en guise de protestation contre une décision de justice concernant l'un de leurs collègues. Ils étaient plus de 80 mécaniciens à provoquer une quasi-paralysie des trains en partance d'Alger, ce qui a perturbé sensiblement le transport à Alger et ses environs. Pour sa part, la direction générale de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) s'est excusée auprès de sa clientèle, précisant que “cet arrêt de travail inopiné ne résultait d'aucun conflit collectif”. Autrement dit, il s'agit là d'un mouvement spontané qui ne revêt aucune légalité comme reconnu d'ailleurs par le Syndicat des cheminots. Genèse de l'affaire : en février dernier, le train de passagers Alger-Annaba déraille au niveau de Draâ El-Mizan causant la mort de 4 personnes et blessant 20 autres comme indiqué par le syndicat des cheminots. Il semblerait que l'entreprise n'a décidé d'aucune sanction à l'égard du conducteur du train en question, ce qui n'était pas du tout du goût des parents des victimes. Ces derniers se sont alors constitués en partie civile pour déposer une plainte et enclencher des poursuites judiciaires. Quelques mois après, en l'occurrence la semaine dernière, la justice a tranché cette affaire en condamnant le conducteur en question à 12 mois de prison avec sursis. Ce qui a été perçu par les conducteurs de train comme une véritable injustice à l'égard de leur collègue, puisque de leur avis, la faute est due au matériel vétuste et n'incombe en aucune manière au conducteur. La direction de la SNTF, qui s'est refusée à tout commentaire sur la question, semble prendre partie pour son employé. Selon le syndicat, suite au verdict, l'entreprise a vite fait d'actionner son service contentieux pour faire appel. À noter que de nombreux déraillements de train interviennent, notamment sur des machines transportant de la marchandise sans qu'il y ait à déplorer de victimes. De grandes pertes matérielles sont ainsi enregistrées sans pour autant que cela se répercute véritablement sur les travailleurs. Or, dans l'affaire du déraillement du train à Draâ El-Mizan, il y a eu mort d'homme, ce qui ne peut en aucun cas passer sous silence sans que les responsabilités de chacun soient situées. L'épisode de Béchar en est bien la preuve que cela peut réellement arriver. Ou cela est-il seulement réservé à certains… ? Nabila SaIdoun