Les enquêteurs italiens avancent à petits pas sur les causes à l'origine du crash de l'avion-cargo Lockheed L-382 d'Air Algérie à Piacenza, entraînant la mort des trois membres de l'équipage le 13 août dernier. Les enquêteurs de l'Agenzia Nazionale per la Sicurezza del Volo (ANSV), l'aviation civile italienne, en charge des investigations sur le crash de l'avion-cargo d'Air Algérie selon la réglementation internationale, ont réussi à la mi-octobre à extraire certaines données de l'enregistreur des paramètres de vol (Flight DR). L'ANSV indique, dans un communiqué publié le 11 octobre dernier sur son site Internet, que selon les premières “évidences” de l'enquête, les appareils de bord ont signalé un défaut de fonctionnement du pilote automatique. Les appareils ont signalé, selon le communiqué, “failure A/P”. L'avion qui devait relier Alger à Frankfurt était à ce moment-là en phase croisière avec le pilotage automatique engagé. L'agence italienne de l'aviation civile retrace à partir du signalement de la défaillance la trajectoire de l'Hercule d'Air Algérie. “Douze secondes plus tard, le pilote automatique était désengagé. Quelques secondes après, l'avion a perdu le contrôle longitudinal et directionnel. L'impact s'est produit 73 secondes après l'allumage de l'avertissement “Failure A/P”, (échec du pilotage automatique, ndlr)”, précise l'ANSV. Bien que l'enregistreur des paramètres de vol ait été pratiquement détruit, les experts de l'agence italienne essaient encore d'extraire des données utiles aux investigations sur le crash de l'avion-cargo d'Air Algérie. La trajectoire finale de l'appareil a également été déterminée notamment grâce aux données fournies par les centres de commande du trafic aérien des aéroports de Milan et Zurich ainsi que par le système radar de l'Armée de l'air italienne. Ces données font toujours l'objet des investigations des enquêteurs de l'agence. De même que les images recueillies par la caméra vidéo de la station-service située à proximité du lieu du crash. “L'analyse des images a concouru pour établir que l'avion a heurté le sol avec un angle estimé de 45°/50°, à une vitesse d'approximativement 850/900 km/h”, précise l'ANSV. L'agence italienne ne tire pas pour autant de conclusions sur l'origine du défaut de fonctionnement du pilotage automatique, ni son incidence sur les causes ayant entraîné le drame. Il faudra attendre les conclusions de l'enquête pour déterminer les causes ayant entraîné le crash et la perte des trois membres de l'équipage de l'avion-cargo d'Air Algérie. Samar Smati