Plus de 200 Sahraouis ont fui cette année le Sahara occidental en barques pour rejoindre l'archipel espagnol des Canaries et y réclamer l'asile politique, a rapporté hier le quotidien El Pais. Dans un article intitulé “L'intifada sahraoui fuit vers les Canaries”, le journal espagnol assure que ces demandeurs d'asile sont de jeunes Sahraouis ayant participé, au cours des 18 derniers mois, à des manifestations pour l'indépendance du Sahara occidental et fui la répression des forces marocaines. Une délégation du Bureau de l'asile et du réfugié (OAR), qui dépend du ministère de l'Intérieur, doit prochainement se rendre aux Canaries pour statuer sur le sort de ces demandeurs d'asile, précise le journal. Au cas où leurs dossiers seraient rejetés, ils demandent à ne pas être renvoyés au Sahara occidental, mais dans les camps de réfugiés du Front Polisario de Tindouf, en Algérie. “Leurs récits parlent de détentions, de tortures, de viols, d'incarcérations et de harcèlement policier”, rapporte El Pais, qui a rencontré plusieurs de ces candidats à l'asile politique dans un centre d'accueil de la Commission espagnole pour l'aide au réfugié (Cear), sur l'île de Grande Canarie. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, le 31 octobre à l'unanimité, une résolution qui réitère son souhait d'une solution politique de la question du Sahara occidental permettant l'autodétermination de son peuple. Le Maroc veut y établir une “large autonomie” sous sa souveraineté.