Stratégie n Le quotidien espagnol El Mundo dévoile les pressions exercées par le Maroc sur les jeunes Sahraouis vivant dans les territoires occupés pour les obliger à émigrer en Espagne. Plus de 500 jeunes Sahraouis ont été poussés à l'exil du Sahara occidental en une seule année à cause de la répression marocaine et de la pratique de la torture contre eux, souligne le journal Les Sahraouis, qui tentent de quitter le Sahara occidental, le font en raison de la recrudescence de la répression marocaine, écrit, hier, vendredi, le quotidien espagnol «Va-t-en. Va en Espagne. Ici, il n'y a plus de place pour toi», relate un Sahraoui, Mohamed Salem, détenu et torturé par la police marocaine pour avoir manifesté en faveur de l'indépendance du peuple sahraoui. Mohamed Salem, cité par El Mundo, affirme qu'il a été l'objet, à plusieurs reprises, de pressions de la part de la police marocaine pour qu'il émigre aux îles Canaries. Le journal a rappelé que le Front Polisario a dénoncé récemment les forces marocaines qui ont mis en pratique une nouvelle tactique pour se débarrasser des Sahraouis qui luttent pour les droits de leur peuple : faire pression sur eux pour qu'ils émigrent en Espagne. De fait, a-t-il relevé, plusieurs des pateras qui ont accosté les îles Canaries durant les mois de septembre et octobre étaient «occupées par des jeunes Sahraouis qui arboraient le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique». «Les Marocains tentent de vider le territoire de ses jeunes. Mais la population sahraouie n'a plus peur et sort dans la rue pour manifester», a souligné le délégué sahraoui en Espagne, Brahim Ghali, qui a fait remarquer que cette campagne marocaine s'est intensifiée depuis le déclenchement de l'Intifada sahraouie en mai 2005. La police marocaine menace les Sahraouis lors des interrogatoires et leur propose de ne pas être soumis à la torture s'ils abandonnent le Sahara occidental, a précisé Ghali. Il y a un réseau de policiers marocains dont le travail consiste à envoyer les jeunes Sahraouis aux îles Canaries. C'est un plan du gouvernement marocain contre les jeunes dans les territoires occupés, a déclaré l'activiste des droits de l'Homme, Ali Salem Tamek. El Mundo a rappelé que le Front Polisario, qui lutte, a-t-il souligné, depuis plus de 30 ans pour la libération du Sahara occidental, a dénoncé la complicité des autorités marocaines avec les réseaux clandestins d'émigration. «L'adjoint au gouverneur (d'El-Ayoun) décide qui peut sortir ou non. Ensuite, les trafiquants entrent en contact avec l'intéressé et perçoivent de l'argent pour l'aider à émigrer», a indiqué Mohamed Salem, ajoutant que ces trafiquants reçoivent des instructions précises de la part de la police marocaine sur la zone de la côte sahraouie qui n'est pas surveillée.