Résistance n La «Gandhi sahraouie» a entamé le 16 novembre à l'aéroport de Lanzarote en Espagne, une grève de la faim après avoir été expulsée le 14 novembre du Sahara occidental par les autorités marocaines. La militante sahraouie en grève de la faim depuis deux semaines pour réclamer son retour dans son pays, Aminatou Haidar, a refusé la nationalité espagnole offerte par Madrid, a annoncé, hier, dimanche son avocate, Inés Miranda. Aminatou Haidar estime que cela ferait d'elle «une étrangère dans sa propre maison», a déclaré Mme Miranda à l'issue d'une réunion à l'aéroport de l'île de Lanzarote (Canaries) avec Agustín Santos, directeur de cabinet du chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos. Celle que l'on surnomme la «Gandhi sahraouie» a également refusé la possibilité de se voir accorder le statut de réfugiée politique, ainsi qu'à sa famille, a ajouté son avocate. M. Moratinos avait proposé samedi par téléphone à Mme Haidar, dont l'état de santé s'est détérioré depuis le début de sa grève de la faim, de lui accorder la citoyenneté espagnole à titre «exceptionnel». Mme Haidar a souhaité exprimer au gouvernement espagnol «sa grande déception et son grand chagrin face à la triste et inacceptable proposition de lui accorder la citoyenneté espagnole, car cela ne va pas débloquer la situation créée par le gouvernement espagnol», a déclaré Mme Miranda. Mme Haidar a entamé le 16 novembre à l'aéroport de Lanzarote une grève de la faim après avoir été expulsée le 14 novembre du Sahara occidental par les autorités marocaines, qu'elle accuse de lui avoir retiré son passeport marocain. Dans un entretien au quotidien El Pais de samedi, Aminatou Haidar a reproché au gouvernement espagnol de faire le jeu des autorités marocaines. Mme Miranda a estimé que le gouvernement espagnol serait jugé responsable si la situation venait à avoir des «conséquences tragiques» car «c'est l'Espagne qui empêche Mme Haidar de retourner chez elle et retrouver ses enfants». Par ailleurs, le conseil des ministres de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a lancé, hier, un «appel urgent» à toutes les organisations et instances internationales pour faire pression sur le Gouvernement marocain en vue de mettre un terme à la «campagne arbitraire» qu'il mène contre la population sahraouie sans défense. Dans un communiqué rendu public à l'issue de sa réunion diffusé par l'Agence de presse sahraouie (SPS), le Conseil des ministres a appelé à la libération des sept militants sahraouis détenus «injustement» et de tous les détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines. Le Conseil a également exprimé «sa profonde préoccupation» quant à la détérioration de l'état de santé de la militante Aminatou Haidar. Dans ce contexte, le Conseil a «fermement» dénoncé la décision d'expulsion illégitime et immorale prise à l'encontre de Aminatou Haidar imputant aux autorités marocaines «la responsabilité de son retour saine et sauve auprès des siens dans la ville d'El Ayoune», capitale occupée du Sahara occidental. Par ailleurs, le Conseil, présidé par le président sahraoui Mohamed Abdelaziz, a «dénoncé avec vigueur les graves violations des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et au sud du Maroco.