Cinq personnes ont été arrêtées, mardi dernier, dans le cadre d'une vaste enquête sur cette filière du GSPC qui aurait envoyé 7 jeunes à la mort. Un réseau de recrutement des jeunes pour le djihad en Irak a été démantelé avant-hier à El-Oued. La chambre d'accusation près la cour de Biskra a accusé les éléments du réseau appartenant au GSPC d'affiliation à une organisation armée activant à l'étranger. Avant-hier, vers 17h, cinq éléments âgés entre 20 et 30 ans ont été mis sous mandat de dépôt. D'autres complices sont déjà en détention préventive pour les mêmes accusations. Après l'arrestation par la gendarmerie des éléments du réseau au mois de Ramadhan dans les quartiers de la ville d'El-Oued, un des éléments a été mis sous mandat de dépôt alors que les cinq autres ont été mis sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction près le tribunal d'El-Oued et ce, jusqu'à mardi où un mandat d'arrêt a été décidé par la chambre d'accusation de la cour de Biskra, qui a examiné le dossier et les chefs d'inculpation. Selon des sources au fait du dossier, ce réseau, qui ne pourrait être qu'une cellule d'un grand réseau de recrutement de jeunes, a pu en attirer sept âgés entre 20 et 35 ans, qui ont réussi à rejoindre la résistance en Irak et exactement les activistes d'Al-Qaïda qui les ont formés sur l'utilisation et la maîtrise des armes après les avoir endoctrinés sur des opérations kamikaze. Selon les mêmes sources, plus d'une trentaine de jeunes ont été recrutés et se trouvent actuellement dans les rangs de la résistance. Certains d'entre eux ont rejoint l'Irak quelques mois avant la déclaration officielle par Aymen Zouahiri, le chef armé d'Al-Qaïda, sur l'appartenance du GSPC à son organisation. Ils ont quitté la région d'El-Oued de leur propre chef. Mais, les choses se sont accélérées par la suite. Les cellules de soutien au GSPC ont activé dans certaines mosquées et quelques quartiers populaires de la ville d'El-Oued, ainsi qu'au niveau de quelques localités enclavées. Les éléments du réseau ont endoctriné des jeunes, généralement issus de familles pauvres ou modestes, disposés à la lutte contre les forces armées américaines qu'ils considèrent comme “des colonisateurs de la terre d'Allah, et qu'il faut faire sortir par la force”. El-Oued a déjà perdu certains de ses jeunes en Irak. Dernièrement, le jeune Oualid Khelfallah est mort à Bagdad dans une opération kamikaze contre les forces américaines. Sa famille a été informée de son décès par “la résistance” suite à un appel téléphonique. Elle ne savait rien sur lui depuis sa disparition avec un ami de la localité de Meghaïer au mois d'août. La région d'El-Oued a toujours été un berceau de recrutement pour le djihad dans les pays islamiques. Selon des sources sécuritaires, des dizaines de jeunes âgés entre 20 et 45 ans ont été recrutés il y a quelques années pour faire le djihad en Afghanistan contre les forces armées soviétiques. Des hommes mariés avaient laissé derrière eux femmes et enfants dans une situation sociale lamentable, malheureuse et privés de tous les bienfaits de la vie. Selon les mêmes sources, on compte actuellement plusieurs veuves avec des orphelins qui ont grandi sans voir leur père décédé en Afghanistan. D'autres pères avaient choisi ce pays pour continuer la bataille aux côtés des taliban contre le gouvernement officiel d'Afghanistan. Certains se sont remariés avec des femmes afghanes. Quelques recrutés sont revenus au pays après le début des frappes américaines contre les taliban. Selon des sources crédibles, ces “retournés” avaient des enfants entre 3 et 6 ans, ils ne parlent que l'urdu (langue afghane). La vague de recrutements était lancée par les cellules des frères musulmans et les wahhabite de l'Arabie Saoudite communément connues sous le nom de “salafia djihadia”. Aussitôt arrivés en Arabie Saoudite et au Yémen, les Algériens, ainsi que d'autres nationalités (musulmans et Arabes) seraient pris en charge par des réseaux de recrutement appuyés et soutenus par les Américains dans leur guerre indirecte contre les Soviétiques, une guerre qui a coûté la vie à plusieurs Algériens. Khaldi B.