Des peines allant de 10 ans à la perpétuité ont été retenues dans le procès de l'affaire du “groupe de Pascal” relatif à l'importation de 31 quintaux, 3 kg et 50 grammes de kif traité. Après douze heures d'audition et de plaidoirie, la cour criminelle de Saïda a rendu son verdict tard dans la soirée de mercredi dernier, qui s'est soldé par 7 condamnations à perpétuité retenues contre les accusés arrêtés : Araba Ziane Mohamed, Araba Ziane Saleh, Ksir Ahmed Ould Mohamed, Omrani Tayeb, Fahchouch Tayeb et Boussioud Kamel. Une peine de 10 ans de prison ferme a été prononcée à l'encontre de l'accusé Adadi El-Hadj et deux acquittements en faveur d'un détenu par erreur judiciaire après avoir passé plus de quatre mois à la prison et le deuxième par manque de preuves. Pour ce qui des 7 personnes-clés dans cette affaire qui sont activement recherchées par les services de sécurité, à savoir Araba Ziane A. E. K. plus connu sous le sobriquet de Pascal, tête pensante du réseau et proche collaborateur du baron de la drogue Zenjabil Ahmed surnommé Chelfi, Yasli Djilali, Yasli Ahmed, Kharchi Brahim, Ben Ali Kouchih A. E. K., Tayeb Kharafa A. E. K. et Araba Ziane Ahmed, le tribunal n'a pas prononcé de peine par contumace à leur encontre. Le ministère public avait, lors de son réquisitoire, demandé la perpétuité pour les 9 accusés et l'application de la loi concernant l'accusé Ksir Ahmed Ould Boudjemaâ. Tout au long de l'audition, les mis en cause ont nié les faits et les griefs retenus contre eux à l'exception de l'accusé Araba Ziane Mohamed qui a avoué avoir participé au chargement et au transport de la marchandise de kif traité évaluée à plus de 50 milliards de centimes, selon une source bien informée. Un des accusés, Boussioud Kamel a affirmé : “J'étais contraint de citer le nom du restaurateur Adadi El-Hadj parmi les impliqués sous l'effet de la pression.” Le restaurateur en question a été impliqué auparavant dans deux autres affaires : soutien à un groupe terroriste et détournement de fonds où il a été innocenté par la justice. Un autre accusé, Ksir Ahmed Ould Mohamed, a déclaré qu'il était malade pendant le déroulement de l'opération de l'importation des 31 quintaux de kif traité et qu'il n'a pris connaissance de l'affaire que par le biais de la presse. L'entrée en action de la défense ne dissuadera pas pour autant la cour à accorder les circonstances atténuantes aux mis en cause telles que réclamées par les 15 avocats qui se sont succédé pour la défense des accusés. Certains avocats ont défendu leur client en usant de divers procèdes et ont remis en cause les enquêtes préliminaires menées par les services judiciaires. Ni les plaidoiries ni les déclarations des détenus n'ont pu convaincre la justice qui a rendu son verdict dans une affaire dont la genèse remonte au 28 décembre 2003, lorsque la gendarmerie de Kreider (El-Bayadh) a arrêté un camion de type Renault tractant une remorque transportant des sacs de ciment en provenance de la wilaya de Naâma en direction de la wilaya de Saïda. Le chauffeur T. K. A. s'est enfui alors que son accompagnateur Araba Ziane Mohamed fut arrêté. Deux autres suspects Araba Ziane Salah et Boussioud Kamel, à bord d'un véhicule (Peugeot 406) immatriculé 16, furent eux aussi arrêtés. Les deux mis en cause étaient en contact permanent avec leurs acolytes en utilisant des portables pour leur éviter les barrages des services de sécurité. Après un contrôle du camion et une fouille minutieuse, une importante quantité de drogue a été découverte dissimulée sous les sacs de ciment. Les aveux des trafiquants arrêtés ont permis de démanteler cet important réseau de trafic de drogue au niveau du Sud-Ouest algérien. F. Z.