Devant un important dispositif de sécurité des forces combinées (police et gendarmerie), le procès de l'affaire des 31 quintaux 3,050 kg de kif traité a eu lieu, mercredi passé devant la cour d'assises de Saïda. 17 personnes, dont 7 en état de fuite, sont accusées d'importation et de trafic de drogue et doivent répondre de ces chefs d'inculpation devant la justice. Parmi les personnes en cavale, et vivement recherchées, figure A Z. Abdelkader, plus connu sous le pseudonyme de Pascale. Les détenus ont, tout au long de l'audience, nié les faits, à l'exception de A.Z. Mohamed qui a reconnu son implication dans l'affaire. Les prévenus se sont même rétractés arguant le fait qu'il ont signé leurs aveux et leurs dépositions sous diverses pressions .Pas moins de 15 robes noires se sont succédé et ont essayé de semer le doute dans l'esprit des juges estimant que les enquêtes menées par les différents services sécuritaires ont procédé à des raccourcis. Parmi les détenus figure K.A. Ould Boudjemaâ, victime d'une erreur judiciaire, car portant les mêmes nom et prénom d'une personne recherchée et impliquée dans ce trafic de drogue. Le procès qui a débuté à 10 h n'a pris fin qu'à 22h30, après l'audition des dix prévenus, le réquisitoire du représentant du ministère public qui a requis la perpétuité pour 9 accusés et l'application de la loi pour K.A. Ould Boudjemaâ et les plaidoiries des 15 avocats .Après délibération, le verdict est tombé : sept condamnations à perpétuité (A.Z.M., A.Z.S., A.Z.M., B.K., A.T., K.A Ould Mohamed, F.T.), une peine de dix ans pour A.H. et deux acquittements pour K.A. Ould Boudjemaâ et K.T. Il est à rappeler que la genèse de l'affaire remonte au 28 novembre 2003. A 5h du matin, sur la RN6, à proximité du village de Bougtob (wilaya d'El Bayadh), agissant sur informations, la brigade de gendarmerie a tendu une souricière aux trafiquants et arrêté un camion tractant une remorque. Le chauffeur a pu s'enfuir, mais son acolyte a été arrêté. Le contrôle du véhicule a permis de découvrir plus de 30 tonnes de kif dissimulées sous des sacs de ciment, de même que l'on a pu découvrir la falsification de documents officiels (voir notre article du 19 novembre 2006). Ce procès, de par sa complexité, a montré que les enquêtes relatives au trafic de stupéfiants sont difficiles à mener et qu'elles ne démasquent que rarement les véritables et gros fournisseurs du réseau.