Résumé : Les parents de Daya sont déçus. Elle a choisi le stylisme. Elle finit par les convaincre. L'école est à Alger. Daya doit s'y rendre tous les jours. Mohand demande à un cousin de garder sa fille. Ce dernier accepte. Daya saute de joie. Elle a ses raisons… Daya est la plus heureuse des filles de son âge. Son père lui a simplifié la vie, en la plaçant chez son cousin. La petite famille l'a accueillie chaleureusement et Daya se sent vraiment bien parmi eux. Elle a une cousine de son âge qui étudie à la fac centrale. Lydia est adorable. Elles partagent la même chambre et toutes les corvées. Elles sont aussi devenues amies. Si Lydia lui parle de son petit ami, Daya hésite un peu. Elle décide d'attendre encore avant de lui confier son secret. Car elle et Kamel se voient une fois par semaine. Il sèche les cours du mardi, pour venir à Alger. Ils passent deux ou trois heures ensemble à marcher dans les rues tout en parlant de leur avenir. Tous deux ont conscience qu'ils allaient rencontrer de sérieux problèmes avec leurs familles. La famille de Kamel a la rancune tenace et celle de Daya refusera d'accorder sa bénédiction uniquement pour lui éviter de souffrir toute sa vie. - Tous disent que vous êtes sans cœur et que vous n'avez aucune considération pour les femmes ! dit Daya. C'est pourquoi ils vont se marier avec des filles venues d'ailleurs car personne au village ne veut d'une alliance avec vous. - Je reconnais que ma famille n'a pas de filles du village, soupire Kamel. Mais moi, j'aurais cette chance et je te jure de tout faire pour ton bonheur. Tu sais combien je t'aime ! Me crois-tu capable de te rendre malheureuse ? - Non, lui répond-elle. Je ne crois pas que tu sois comme eux. Seulement, on aura des difficultés à faire entendre raison à mes parents ! - On résoudra ce problème lorsqu'il se posera, réplique le jeune homme avant de lui apprendre une nouvelle. - à partir de la rentrée prochaine, j'étudierai à Alger, comme ça on se verra presque tous les jours. - Ce n'est pas vrai ! - Si… Mais on devra rester prudents, je ne voudrais pas que nos projets soient découverts de si tôt, dit-il. Tu dois rentrer maintenant… - Que crains-tu vraiment ? Tous me croient en cours, réplique-t-elle. On peut encore passer quelques minutes ensemble ! - Je te raccompagne à l'école. De là, tu prends le bus, pour rentrer, décide Kamel. Tu ne peux pas arriver d'un autre quartier, sous le regard de ton oncle ou de ses enfants. Daya ne trouve pas à redire. Cette précaution est pour lui éviter les ennuis. Cependant, même si Kamel a bien réfléchi, il aurait mieux fait de s'y prendre plus tôt. Car, en arrivant devant l'école, ils tombent nez à nez, avec Halima, l'épouse d'Omar. Celle-ci rougit de colère. Elle s'en prend directement à Kamel. - Filou ! File d'ici tout de suite ! Gare à toi si je te vois encore traîner dans le coin ! Elle prend Daya par le bras, ne laissant pas une seconde au jeune homme, l'occasion de s'expliquer. S'il avait eu l'audace de se défendre, elle n'aurait pas hésité à se servir de son parapluie pour le frapper. - Mais qu'est-ce qui t'a pris ? demande-t-elle sèchement à Daya. Tu n'as pas honte ? Alors qu'on te croit en cours tu traînes avec ce voyou ? - C'est le frère d'une camarade du groupe, ment Daya, jamais à court d'idées. Comme elle sera absente pendant quelques semaines, elle l'a envoyé pour que je lui fasse des photocopies ! - Et tu crois que je vais te croire ? rétorque Halima en la pinçant au bras. Que diront ton oncle et ton père quand ils apprendront que tu crois être en âge de fréquenter ? Daya sort des photocopies de sa pochette et les brandit sous son nez. - Et c'est quoi, ça ? Halima les regarde et elle pince ses lèvres en constatant qu'il s'agit bien de cours. Elle regrette déjà d'avoir cédé à la colère. Elle est si impulsive. - Je suis désolée, je l'ignorais ! Rentrons maintenant ! Je fais un scandale, pour rien… Ce garçon doit me prendre pour une folle ! Tant pis ! Daya range vite les papiers. Elle a eu de la chance que sa tante ne les a pas lus, sinon elle aurait découvert qu'ils portent le prénom de sa camarade. Lors de sa dernière absence, il y a eu un contrôle et pour avoir les questions, elle a dû attendre que la prof leur ait rendu les feuilles, pour pouvoir les copier. - Tu ne vas pas en parler à mon oncle, j'espère ! Halima ne répond pas tout de suite. Elle est indécise et Daya furieuse contre sa malchance. Peu importe où ils sont et iront, il y aura toujours quelqu'un, pour les gêner et gâcher leurs retrouvailles… A. K. (À suivre)