La convention, signée par le ministre de la Justice Tayeb Belaïz et son homologue espagnol, Juan Fernando Lopez Aguilar, complète un accord d'entraide pénale et un autre d'entraide en matière civile et commerciale, signés respectivement en 2004 et 2005. L'Algérie et l'Espagne ont signé, hier, une convention judiciaire algéro-espagnole sur l'extradition, en présence du président Abdelaziz Bouteflika et du Chef du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero, qui a effectué une visite de travail éclair en Algérie. La convention, signée par le ministre de la Justice Tayeb Belaïz et son homologue espagnol Juan Fernando Lopez Aguilar, complète un accord d'entraide pénale et un autre d'entraide en matière civile et commerciale, signés respectivement en 2004 et 2005. Lors d'une visite de Jose Luis Zapatero en février 2005 à Alger, l'Algérie et l'Espagne avaient décidé de former “un groupe mixte de travail avec des représentants des ministères des deux pays”, traitant notamment du terrorisme, et ont ouvert des discussions sur la possibilité de favoriser les extraditions de personnes déjà condamnées. Un accord avait été également signé pour la formation des juges et magistrats algériens en Espagne. L'accord d'extradition algéro-espagnol signé hier entre dans le cadre de la coopération judiciaire et de lutte commune contre la criminalité et le terrorisme, indique-t-on de source diplomatique. Le blanchiment d'argent fait partie de l'accord. Plus de 70 ressortissants algériens arrêtés en Espagne pour activités terroristes seraient susceptibles d'être extradés vers l'Algérie aux termes de cet accord, selon des sources espagnoles. Selon la presse espagnole qui a consacré, hier, une large couverture à la visite de M. Zapatero, le Chef du gouvernement s'est déplacé à Alger avec deux objectifs principaux : “Freiner la voie algérienne d'immigration clandestine, qui s'est sensiblement accrue ces derniers mois, et renforcer le partenariat énergétique avec l'Algérie.” Alger et Madrid prévoient, par ailleurs, de renforcer leur coopération dans le domaine de la formation. Alger va envoyer des magistrats se former en Espagne sur des sujets “techniques pointus”, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Au cours de son séjour à Alger, le Chef du gouvernement espagnol s'est entretenu en tête-à-tête avec le président Bouteflika. Cet entretien a été ensuite élargi aux délégations des deux pays. M. Zapatero, accompagné des ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur, de la Justice et de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, a également évoqué lors de sa visite la migration clandestine. L'Espagne fait face à un afflux de clandestins, principalement originaires d'Afrique subsaharienne, mais aussi du Maghreb. Le tarissement de ce flux en hiver ne préjuge pas de sa reprise au printemps lorsque les conditions météorologiques seront plus clémentes. L'Algérie, qui participe à la 5e conférence ministérielle sur la migration en Méditerranée occidentale (5 pays européens + 5 pays du Maghreb), aujourd'hui et demain à Algesiras en Espagne, plaide pour une solution autre que sécuritaire. Les responsables des deux pays ont, par ailleurs, discuté de leur coopération énergétique. L'Algérie fournit à l'Espagne plus de 60% de sa consommation de gaz. Selon le quotidien régional de Catalogne El Periodicio, M. Zapatero devait, notamment aborder avec ses interlocuteurs algériens la nouvelle loi sur les hydrocarbures adoptée récemment par le Parlement algérien en “tentant d'éviter que le durcissement de la législation algérienne ne nuise aux entreprises espagnoles”. Les deux parties ont également évoqué le projet de gazoduc Medgaz (lire également en page 7) reliant directement Béni-Saf (Algérie) à Almeria (Espagne) avec une capacité initiale de 8 milliards de m3, à partir de 2009. R. Benkaci