Le colloque international organisé dans la wilaya du 20-Août-55 sur la révolution de Novembre, a certainement marqué les esprits de l'assistance par les témoignages de personnalités du mouvement nationale sur deux héros de la Révolution algérienne. Le premier hommage a été rendu à une figure marquante de la lutte pour le recouvrement de l'indépendance nationale. Une médaille de mérite a été attribuée au grand moudjahid El Haouès Boukadoum, âgé de 94 ans et qui a milité dans le mouvement national depuis les années 1930. L'intervention de Abdelhamid Mehri fut brève et a essentiellement concerné ce grand homme du mouvement national. C'est l'élève qui rend hommage au maître, et quelle hommage ! L'autre hommage a été rendu par l'assistance à l'intervention d'une amie de l'Algérie qui a milité pour l'indépendance. Nicole Dreyfus a tenu non seulement à être présente pour la commémoration des manifestations du 11 Décembre 1960 mais a également présenté un thème sur la Révolution algérienne et la colonisation française. Quand elle parle de l'Algérie, c'est une femme algérienne qui s'exprime utilisant “notre université du 20-Août- 1955”. C'est également avec fierté qu'elle parle des héros de la guerre de l'Indépendance comme Zighoud Youcef ou de ce jeune scout de Sétif, Saâl Bouzid qui portait le drapeau algérien et qui fut la première victime de la barbarie un certain 8-Mai-1945. Quand elle parle du pouvoir colonial, des généraux Duval et Tubert pendant les massacres de 1945, de Papon lors du massacre du 17 octobre 1961, c'est la Française rebelle qui s'exprime mais elle n'oublie pas de faire l'éloge de certains de ses compatriotes qu'elle appelle “les hommes courage” comme Mauriac, Vercors et Vidal Naquet qui avaient levé leur voix pour protester contre “cette pratique inqualifiable”. Les débats qui ont caractérisé ce colloque se résumaient en la nécessité de la multiplication des discours de mémoire, la collecte de documents, de nouvelles démarches plus académiques pour la réécriture de notre histoire et pouvoir ainsi faire le procès de la colonisation. A. Boukarine