Hommage Sa vie et son ?uvre intellectuelles ont été au centre du Colloque international sur Frantz Fanon. D?abord, et en ouverture, une allocution de Abdelkader Khemri, président du comité d?organisation du Salon du livre, est venue marquer cette première journée du colloque. «C?est un moment de mémoire et aussi de débat et de convergence», dit-il ajoutant que «la pensée de Fanon cristallise le fait et le concept du nationalisme en tant que réalité évidente. Sa pensée est d?une telle intensité qu?il faut la dégager». Un message du président de la République rend un grand et vibrant hommage à l?un des enfants de la Révolution algérienne. La première journée du colloque a été marquée par l?intervention de Olivier Fanon, fils de Frantz Fanon. «Je suis ému d?être là, parmi vous, et je suis encore plus ému du fait que ce colloque soit inscrit dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire du déclenchement de la Révolution», confie-t-il. Et d?ajouter : «Mon père était un penseur visionnaire ; il a fait une rupture radicale avec la France parce qu?il a pris conscience de l?inégalité qui existait entre le colonisateur et le colonisé, il a compris que le colonisé ne pourra jamais s?assimiler à l?autre, il s?est fait donc Algérien en rejoignant la Révolution, parce qu?il a cru en elle, car elle était le lieu du combat pour la liberté. Mon père a épousé la cause algérienne, et l?Algérie le lui a bien rendu en le nommant ambassadeur itinérant d?Algérie à travers le monde.» «Je suis modestement dans la continuité de la pensée de mon père, je suis Algérien et je travaille à l?ambassade d?Algérie en France», confie-t-il. La séance s?est poursuivie avec l?intervention de Réda Malek qui a été un proche compagnon de Frantz Fanon. Au cours de son intervention, il a rendu compte de ces souvenirs, étroitement liés à Frantz Fanon. «Fanon était un révolutionnaire au plein sens du terme, il faisait partie des forces libres», dira-t-il. «Il était sensible à la condition algérienne, il s?était mis à s?y intéresser et il a constaté que pour que l?Algérien, donc le colonisé parvienne à accéder à sa liberté et à sa dignité en s?affranchissant de la pesanteur du colonialisme, il fallait mettre fin au système». Selon l?intervenant, Frantz Fanon, pour approfondir ses connaissances sur la Révolution qui commençait, l?a aussitôt rejointe. «La Révolution algérienne a su accueillir Frantz Fanon», déclare-t-il. Et d?insister sur le fait que Frantz Fanon était un enfant de la Révolution, et que celle-ci était ouverte à tout le monde, et sur l?universalité. «La Révolution n?avait pas de frontières, et 50 ans après, elle se poursuit, la mémoire et la pensée de Fanon se perpétuent», conclut-il. Le colloque se poursuit aujourd?hui.