Un policier, qui exerçait au niveau de l'aéroport Mohamed-Boudiaf de Constantine, accusé d'homicide volontaire avec préméditation et vol, a été condamné, avant-hier, par le tribunal criminel de Constantine à la peine capitale. L'affaire remonte à la nuit du 25 juin 2005, lorsque des automobilistes ont découvert l'accusé devant un corps inerte près d'un véhicule sur la RN5, entre les communes de Constantine et Aïn Smara. Au moment où ils l'interrogeaient au sujet du corps, l'inculpé prit la fuite à bord du véhicule de la victime. Mais, il sera très vite rattrapé par le destin. Son véhicule entra en collision avec un camion et une autre voiture, causant la mort d'une passagère. Le policier, grièvement blessé, sera évacué par les éléments de la Protection civile vers le CHU Ibn-Badis de Constantine. L'infirmier, qui lui prodigua les premiers soins, a découvert sur lui un couteau, des chèques et un livret d'épargne Cnep d'une tierce personne. Aussi bien lors de l'enquête préliminaire menée par les services de la Police judiciaire de Constantine que lors de l'instruction, le policier a toujours clamé son innocence arguant l'amnésie et affirmant qu'il ne se souvenait de rien. En effet, ce dernier a déclaré, lors des interrogatoires, que le jour du drame lui et la victime, qui est son ami, se rendaient à une discothèque située à Oued Seguene. Durant le trajet, toujours selon ses déclarations, ils avaient consommé des boissons alcoolisées. Mais, une fois le véhicule garé à la sortie de la commune de Aïn Smara, il aurait, toujours selon ses dires, perdu connaissance après avoir reçu un coup sur la tête asséné par derrière. Ce qui expliquerait, selon lui, qu'il ne se souvenait de rien. Lors de l'audience, la partie civile a mis en pièce la thèse du “coup à la tête” de la défense, en arguant que les blessures qu'a reçues le policier étaient dues à l'accident provoqué quelques minutes plus tard. La défense, pour sa part, a demandé l'acquittement, car il n'y avait aucun témoin qui pouvait formellement reconnaître son client. Cette dernière a d'ailleurs demandé l'ouverture d'une enquête complémentaire. Celle-ci sera rejetée et le policier, après délibérations, sera reconnu coupable d'homicide volontaire avec préméditation et condamné à la peine capitale. Souheila B.