Le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, qui a fait cette annonce hier, a, par ailleurs, affirmé que l'Algérie avait conclu des conventions d'extradition avec 35 pays. Sollicité par les journalistes au même titre que son collègue de l'Intérieur et des Collectivités locales, le ministre de la Justice, garde des Sceaux a révélé que le procès de l'affaire Khalifa est programmé pour le 14 janvier prochain. Est-ce une date définitive ? Probablement, même si plusieurs échéances ont été fixées pour ce procès, sans qu'il ait eu réellement lieu. Le même ministre avait déjà annoncé, en mai dernier, l'ouverture du procès à la fin de la session criminelle qui débutait le 3 juillet à la cour de Blida, puis pour ce mois de décembre. Les retards seraient imputables, selon des sources concordantes, au recours introduit, auprès de la Cour suprême, par 104 accusés dans l'aspect de l'affaire liée à la gestion des caisses d'El Khalifa Bank et des dépôts des fonds des sociétés publiques, qui récusaient les chefs d'inculpation dont ils font l'objet. La Cour suprême a statué, récemment sur la non-recevabilité de ces recours. C'est ce qui permet, a priori, de tenir le procès à la date annoncée, hier, par le ministre de la Justice. Il reste à déterminer une échéance pour le procès qui concernera les hauts responsables de l'Etat, impliqués dans ce qui convient de considérer comme le plus grand scandale financier et politique connu dans l'histoire de l'Algérie. Ces cadres, dont des ministres et des walis, jouissent de privilèges de juridiction, qui est du seul ressort de la Cour suprême. Jusqu'alors, ils ont été entendus comme témoins par devant le juge d'instruction près le tribunal de Chéraga, en première et deuxième auditions, puis lors de séances de confrontation. La chambre d'accusation de la Cour suprême devra déterminer la qualification des faits pour lesquels les personnalités, dont la culpabilité est confirmée, seront éventuellement poursuivies. Et c'est justement en escomptant tirer avantage de ce point sensible pour la crédibilité de l'Etat que Abdelmoumen Khalifa espère échapper à la justice de son pays. Il a d'ailleurs affirmé, à plusieurs reprises à des médias étrangers, que “le procès Khalifa n'aura pas lieu parce qu'il implique les plus hautes autorités de l'Etat”. Le ministre de la Justice a pourtant indiqué, hier, que le processus de l'extradition de Abdelmoumen Khalifa, principal accusé dans l'affaire, réfugié depuis 2003 en Grande-Bretagne, est en cours. Pour l'information, une convention d'extradition entre l'Algérie et le Royaume-Uni a été signée tout récemment à l'occasion de la visite d'Etat du président Bouteflika en Grande-Bretagne. Dans le sillage, le ministre de la Justice a affirmé que notre pays a conclu des conventions d'extradition avec trente-cinq pays européens. Il est en négociation, pour le même objectif, avec les Etats-Unis. S. H.