La Direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj a organisé, dernièrement, un colloque sous le thème “Tous pour la lutte contre la violence dans les stades de football et la réconciliation du public”. À cette occasion, les représentants de la société civile et des supporters ont indiqué que le hooliganisme et la violence se sont accrus considérablement ces dernières années dans les stades de football et ont fait beaucoup de victimes parmi les joueurs, les arbitres, les entraîneurs et les supporters. La violence ne se limite plus aux terrains de football mais a atteint désormais les personnes et leurs biens hors des stades, ont-ils fait remarquer, appelant à la conjugaison des efforts de tous les intervenants dans le domaine sportif pour pouvoir remédier à la violence dans les stades et en dehors. Pour sa part, le directeur de la jeunesse et des sports, Sellami Farid, a indiqué que la violence dans les stades n'est pas un phénomène propre à la société bordjie, précisant que ces actes ignobles sont commis par une minorité qui ne dépasse guère 2 % des supporters. “Nous n'avons pas de phénomène de violence. Seules quelques rencontres sont perturbées par ce que j'appellerais plus des incivilités que des violences. Personne n'a été arrêté depuis le début de la saison. L'équipe a juste vu la sanction de deux ou trois de ses joueurs par la commission de discipline de la FAF ou de la Ligue arabe des clubs champions pour des comportements de jeunes joueurs durant un match.” À cet effet, l'invité d'honneur de cette rencontre, l'ancien joueur de l'ESS, Abdelhamid Salhi, a mis en exergue les multiples causes favorisant le hooliganisme citant, à titre d'exemple, l'effet de groupe, l'anonymat et l'impunité qu'offrent les gradins, le regroupement d'une masse importante de jeunes, l'insuffisance des infrastructures sportives, un jugement déplacé (erreur) de l'arbitre qui pourrait provoquer les fans d'une équipe, ou encore un comportement inappréciable d'un entraîneur, d'un joueur ou d'un dirigeant, l'inefficacité et l'absence de comités de supporters sont des facteurs qui mettent de l'huile sur le feu. “Pour agir, il faut qu'on pose un diagnostic clair”, dit-il. “On ne dit pas que le pouvoir sportif peut tout faire. Mais, tout de même, il peut accomplir beaucoup de choses”, résume l'interlocuteur. “Quelles réponses peuvent-elles être apportées ?” Les intervenants, dans cette conférence, ont conclu à la nécessité de se réunir avec les différents acteurs en vue d'élaborer une stratégie de lutte contre la violence, basée notamment sur la sensibilisation à travers les médias aux dangers de ce fléau et la création dans les stades de prix pour l'encouragement du fair-play au sein des supporters. Ils ont également mis l'accent sur la nécessité de la tenue de réunions d'un comité mixte comprenant les différents intervenants, qui devrait se réunir avant chaque match pour discuter de la sécurité et d'autres volets organisationnels, puis, après le match, pour examiner les défaillances et déterminer les responsabilités. Chabane BOUARISSA