Le plan de réorganisation du transport à El Oued ne fait pas l'unanimité. Transporteurs sur les lignes interurbaines et propriétaires de poids lourds ont recouru à la protestation, ce week-end, pour faire entendre leur mécontentement. Les transporteurs interurbains exerçant sur la ligne El Oued-Guémar-Reguiba sont entrés, depuis jeudi dernier, dans une grève illimitée, paralysant ainsi le mouvement de transport au niveau de cet axe, et mettant les voyageurs à la merci des transporteurs clandestins qui exigent 500 dinars pour la course. Les grévistes expriment leur refus de la décision des autorités locales concernant la délocalisation de leur station. L'APC d'El Oued, sur injonction du wali, a transféré la station du transport inter- urbain, actuellement située à la place des Jeunes dans le centre-ville, vers la station de Souk Libya. Pour les transporteurs, et mêmes pour certains voyageurs, “la décision des autorités a été prise dans la précipitation sans prendre en considération les intérêts des différentes parties”. Selon un des voyageurs mécontents, “avec cette délocalisation, je dois payer mon billet deux fois et faire deux escales avant d'arriver au centre-ville”. Quant aux responsables du dossier, ils ont voulu, par la dite décision, la réorganisation de la circulation routière pour atténuer la pression et l'encombrement au niveau de certaines stations. Surtout celle de la place des Jeunes qui, pratiquement, n'est autre qu'une rue où les bus stationnent matin et soir sur les deux bords, ce qui l'a rend inaccessible pour le reste des passagers. D'autre part, les transporteurs de marchandise (poids lourds) ont observé, eux aussi, le week-end dernier, un mouvement de protestation à l'entrée nord de la ville d'El Oued pour protester contre une autre décision portant réorganisation du transport. Il s'agit d'un arrêté communal interdisant l'accès à la ville d'El Oued, de jour, soit uniquement durant la période allant de 22h à 4h. Les “transporteurs du lourd” ont adressé aux autorités un ultimatum de 15 jours pour revenir sur cette décision qui risque de “fermer les quatre principaux accès de la ville”. Aux dernières nouvelles, le wali a réuni, autour d'une table de négociations, propriétaires de camions et responsables locaux pour désamorcer une crise annoncée. Si les différentes prestations de services, dont le transport, doivent s'adapter à l'excroissance que vit la ville d'El Oued, le dialogue et la communication doivent être les outils privilégiés pour faire adhérer les gens à ces petites réformes locales. Les premières résistances des populations aux changements sont compréhensibles, c'est dans la nature humaine, ce qui l'est moins, c'est la gestion des crises. Khaldi B.