C'est lors du conclave extraordinaire tenu mardi dernier, à Tizi Rached, que les parents des martyrs du Printemps noir se sont retrouvés afin de rendre publique une déclaration qui s'imposait, selon eux, après les déclarations du DAL de la wilaya de Tizi Ouzou, qui a choisi le moment de leur rassemblement qui avait pour mot d'ordre le rejet des indemnisations, pour animer un point de presse et “démontrer par l'absurde que nous étions disqualifiés pour mener une quelconque protestation du fait que nous avions déjà empoché une partie consistante de la somme d'argent qui nous est due et s'étonne ainsi que nous puissions prétendre la refuser aujourd'hui”, ont estimé les parents des victimes. Ces derniers dénoncent : “Il s'agit-là d'un procédé honteux, ignoble et malsain car la vérité est, pour nous, toute simple et n'accepte aucune autre interprétation”. Les parents des victimes du Printemps noir ont expliqué dans leur déclaration comment, juste après le drame qui les frappa, des hommes de religion se sont présentés à leurs domiciles comme n'ayant rien à voir avec l'Etat pour leur remettre, dans beaucoup de cas, après insistance et maintes démonstrations de leur bonne fois, une somme d'argent équivalent au montant de 1 million de dinars, comme aide d'une association caritative dans un cadre purement religieux et humain sans qu'ils aient, pour celà, signé un quelconque document. Les parents des victimes relèvent que depuis, aucun propos des pouvoirs publics concernés par rapport à cette “indemnité de solidarité” si ce n'est des allusions très officieuses alors qu'elle a été perçue bien avant la promulgation du fameux décret. “Au-delà du sentiment de colère qui est le nôtre après cet affront que nous subissons après la perte cruelle de nos enfants dont nous n'arrivons pas encore à faire le deuil, les “affirmations” du DAL appellent des remarques très pertinentes”, assènent les parents des victimes qui ont abouti à la conclusion : “Comment avancer des sommes d'argent à des familles suite à la perte cruelle de leurs enfants sans qu'il n'y ait, au préalable, d'enquête ou de dossier établi ; cela est assimilable à un aveu indirect de culpabilité du pouvoir”. Les rédacteurs de la déclaration indiquent que l'utilisation du canal de l'association religieuse, si elle se vérifie, est loin d'être fortuite mais démontre, si besoin est, la mauvaise foi des pouvoirs publics et leur volonté malsaine de tromper la vigilance des parents des martyrs et de leur tendre un guet-apens. K. S.