La Casbah, la citadelle des Béni Hammad, le Sphinx, la Coupole de la mosquée d'El-Qods… sont autant de symboles traduisant la richesse du patrimoine dans le monde arabe et qui défileront sur la place d'Alger annonçant le début de la grande et seule manifestation culturelle de l'année 2007 en Algérie. “Alger, capitale de la culture arabe”. Des troupes folkloriques, représentant les différentes régions du pays et les 22 pays arabes devant prendre part à cette manifestation culturelle qui s'étalera sur une année, défileront sur les grandes artères d'Alger. Après la capitale omanaise, Mascate en 2006, c'est au tour d'Alger de célébrer la richesse et la diversité de la culture arabe. La manifestation est sans nul doute une des rares tribunes pour les peuples arabes pour exprimer leur unité, la Ligue arabe et autres groupements politico-stratégiques ayant démontré la fragilité de la fraternité. Il faut, à ce titre, reconnaître que la culture reste le dernier moyen à travers lequel les peuples du monde affirment et expriment leur particularité et leur identité face à une mondialisation et une globalisation ravageuses. Alger, qui s'est parée pour l'occasion de ses plus beaux atours, au grand bonheur de ses habitants, sera durant toute l'année 2007 un espace d'expression de la création culturelle et artistique qui se déclinera sous toutes les coutures. Mais pas seulement. Car un riche programme a été mis au point par le département Bouchama, commissaire général de la manifestation, avec une coquette enveloppe de 5 milliards de dinars consacrés à l'évènement culturel de l'année. Edition, théâtre, cinéma, danse et chorégraphie, arts plastiques, toutes les disciplines seront ainsi représentées. Dans le domaine de l'édition, les organisateurs annoncent pas moins de 1 000 titres qui sont répartis entre édition, réédition et traduction, couvrant l'ensemble des genres littéraires : le roman, la nouvelle, la poésie, le récit et la bande dessinée. Des rééditions de grandes figures de la littérature arabe sont également prévues. De beaux livres sur la diversité et la richesse des paysages et des sites d'Algérie tels que le Sahara, les vieilles mosquées et les zaouïas sont au programme. Des rencontres seront animées par des auteurs arabes et porteront sur différents thèmes tels que des “Rencontres des bibliothèques nationales arabes”, “Femmes en création”, un hommage à la Palestine à travers ses écrivains, ainsi que des conférences autour des grands écrivains arabes. Des séminaires sous les thèmes “La préhistoire dans le Maghreb arabe”, “Le dialogue des élites en Afrique du Nord” et un autre sur Ibn Khaldoun sont également programmés. En couleur, la manifestation sera également une grande galerie où les arts plastiques auront une place de choix. En stagnation depuis Djazaïr 2003, l'année de l'Algérie en France, qui a permis à certains cinéastes de finir leurs films, le cinéma bénéficiera lui aussi de l'enveloppe consacrée à “Alger, capitale de la culture arabe”. Les cinéphiles algériens auront l'occasion de profiter des cycles consacrés aux cinématographies des pays participants. Tout comme pour le chapitre théâtre, où le TNA risque de connaître une dynamique avec une vingtaine de nouvelles pièces, en dehors des quelques hommages artistiques qu'il a abrités les dernières saisons. Le 1er Yennayer, début de l'année berbère, promet d'être aussi le début d'une relance effective pour la culture en Algérie, au vu du programme annoncé, même si pour cette manifestation, ce sont les cultures des autres pays qui s'importent en Algérie. Quoi qu'il en soit, l'occasion sera donnée aux Algérois d'apporter une appréciation sur le résultat du travail pour lequel une grosse enveloppe a été allouée. Contrairement à Djazaïr 2003, qui n'a pas connu de succès retentissant dans la mesure où elle n'avait pas reflété l'ensemble de la culture algérienne. La manifestation “Alger capitale de la culture arabe” permettra-t-elle de combler ce déficit ? Wahiba LabrÈche