Liberté : Après une trêve d'un mois, vous vous retremperez dans l'ambiance du championnat par un derby face à l'ASMO. Vos impressions… Seddik Berradja : Ce derby, nous sommes quasiment condamnés à le gagner. Comme nous avons terminé la phase aller par trois défaites, dont la dernière très amère, face au MCA, nous sommes dans l'obligation de nous racheter. Caractère derby oblige, ce ne sera pas facile, mais nous avons les moyens de gagner et de nous réconcilier pour l'occasion avec nos supporters. L'on s'attelle d'ailleurs à bien préparer cette sortie qu'on veut victorieuse afin de gérer ensuite avec plus de sérénité la suite du parcours. En parlant de sérénité, vous ne croyez pas que le problème financier risque d'avoir des répercussions négatives sur le moral du groupe, la veille d'une si importante rencontre ? C'est un risque, oui. J'espère seulement que la direction, Djebbari en tête, tiendra ses engagements vis-à-vis des joueurs, moi y compris. La direction du club a promis à certains joueurs de les régulariser aujourd'hui (NDLR : entretien réalisé jeudi) ou en début de semaine. Espérons que même si on a appris que Djebbari est en Espagne, la direction du club a pris ses dispositions afin qu'il n'y ait pas de lésés dans cette affaire. Dans un registre plus personnel, il semblerait que le MCA n'ait pas renoncé à l'idée de vous recruter, en dépit du niet catégorique opposé par Djebbari… C'est ce que j'ai cru comprendre moi aussi. Le MCA s'est manifesté et m'a officiellement contacté. À dire vrai, j'ai été et je suis toujours emballé par cette offre très intéressante. Mais le président Djebbari a refusé de me laisser partir et je suis sûr qu'il ne changera pas d'avis. Cette saison, je la terminerai donc au MCO, puis on verra. D'ailleurs, même s'ils sont au courant de la position de Djebbari, les dirigeants du MCA sont toujours restés en contact avec moi. Est-il vrai que le MCO, par l'entremise de son président Youssef Djebbari, vous a proposé une prolongation de contrat, mais que vous avez refusée ? Tout à fait. Peut-on en connaître les raisons ? C'est très simple… Mon contrat expire en juin. Je serai donc libre de tout engagement, libre de signer où je voudrais et libre de négocier un autre contrat. Le président Djebbari voulait qu'avant que j'encaisse la deuxième tranche de ma prime de signature, je signe pour une autre saison, chose que j'ai refusée. Je préfère avant tout percevoir mon dû, terminer la saison, puis se rasseoir autour d'une table pour discuter des modalités d'un éventuel nouveau contrat. La possibilité de voir Berradja, le pur produit du club, quitter le MCO en juin est donc envisageable ? En fait, tout est possible. Attendons toutefois que la saison se termine pour y voir plus clair et ce, même si j'insiste sur le fait que tout joueur souhaiterait rester au sein de son équipe, jouer pour le club de sa ville natale et rester près des siens. Mais pas à n'importe quel prix. Si j'ai refusé de prolonger mon contrat, c'est également pour ne pas signer dans la précipitation alors que j'ai encore tout mon temps, pour n'encaisser que 10 ou 20 millions et me retrouver en été en train de courir derrière Djebbari pour qu'il me verse mon argent. C'est pour tout cela que j'ai décidé de ne pas m'engager tout de suite. A. KARIM