La reprise du championnat national rimera à Oran avec derby. Tant attendue, cette première journée de la phase retour mettra, en effet, face à face les deux frères ennemis dans une explication locale au sommet. Pour ne pas déroger à la règle indémodable depuis plus d'un demi-siècle, c'est le Mouloudia qui part favori. Logiquement, au vu des fiches techniques des deux antagonistes, mais aussi et surtout à la différence visible à l'œil nu en matière d'effectif : d'un côté des joueurs confirmés qui sont presque tous passés par l'équipe nationale, de l'autre, des jeunes talentueux certes, mais beaucoup moins nantis en valeurs individuelles que leurs “faux frères” d'El Hamri. Lesquels Hamraoua devraient, comme à leur habitude, être soutenus par au moins 40 000 socios. Même s'il restera encore 14 autres rencontres de championnat à disputer, il est, par ailleurs, certain que le vaincu, si vaincu il y aura, perdra beaucoup plus qu'une simple empoignade à 3 points. Pas vraiment rassuré à l'issue d'une phase aller décevante dans l'ensemble, mal préparée, maladroitement gérée et marquée par les interminables avatars coutumiers, le MCO est ainsi dans l'obligation de frapper un grand coup dès sa première sortie qui plus est sur son terrain de Zabana. Un succès aux dépends du voisin de M'dina J'dida ne serait, en fait, que “normal et attendu” alors qu'une contre-performance sous la forme d'un nul ou d'une défaite couperait, à n'en pas douter, les ponts entre le club d'El Hamri et son bouillonnant public. Déjà que les “relations” entre les “socios” mouloudéens, guère convaincus de la possibilité de voir leur team jouer des coudes sur les hauteurs, et une équipe du MCO, qui n'arrive justement pas à répondre favorablement à l'attente de son large public, ne sont pas vraiment au beau fixe. Seul donc un “beau” succès lors de ce derby qui divisera, l'espace de 90 minutes, Oran en deux, réconciliera public et équipe d'El Hamri. Perturbée par le départ annoncé, puis plus douloureusement par le drame qui a endeuillé son président Tayeb Mehiaoui, l'ASMO abordera, pour sa part, ce classico avec tout autant d'incertitudes. Privée de son meilleur atout des deux dernières saisons, Sofiane Hanister en l'occurrence, parti renforcer les rangs du club de Soustara, la formation de M'dina J'dida devra gérer et la fatigue cumulée des 4 jours passés loin de son quartier général pour les besoins de son déplacement à Bordj Bou-Arréridj et la fragilité persistante de l'état d'esprit du groupe. Les supporters asémistes, conscients des “limites” de leur équipe, attendent beaucoup de la “ruse” déclarée de Slimani pour espérer “réussir quelque chose” face à l'ogre d'El Hamri. De ce que les Asémistes attendent de Sid-Ahmed Slimani, conjugué à ce que les Mouloudéens craignent de Mohamed Lekkak pourrait dépendre l'issue de ce derby de toutes les incertitudes. Seule certitude, en revanche : l'axe El Hamri- M'dina J'dida sera, en ce lundi de derby, le plus fréquenté d'Oran… A. KARIM