Une vingtaine d'entrepreneurs de Constantine chargés, en 2002, de la réalisation du projet de 1 100 logements sociaux à Massinissa, dans la daïra du Khroub, accusent Cosider Construction de bloquer leurs situations. Celle-ci refuse, selon leurs dires, de s'acquitter de ses créances envers eux, évalués à 7 milliards de centimes. Pour sa part, la direction de Cosider Construction réfute ces accusations et assure que toutes les situations réelles seront payées, mais avant des vérifications de rigueur afin de protéger les intérêts de l'entreprise. À croire des entrepreneurs, à l'origine de cet imbroglio, un projet de 1 100 logements sociaux à Massinissa, dans la daïra du Khroub, prévus dans le cadre du programme du million de logements, inscrits au plan quinquennal 2005-2009. L'entreprise Cosider, dont la direction générale se trouve à Dar Beïda, à Alger, a fait appel à une quarantaine d'entrepreneurs sous-traitants pour la réalisation du projet. Selon leurs représentants, une fois les travaux achevés et les logements réceptionnés, “l'entreprise Cosider ne s'est acquittée de ses créances qu'envers 20 entrepreneurs, alors que les 20 autres attendent toujours d'être régularisés”. Cette situation aurait, selon notre interlocuteur, engendré des problèmes interminables. Aujourd'hui, ils se disent être dans l'incapacité de rembourser les prêts contractés auprès des banques. Ils affirment, par ailleurs, qu'ils ont, en vain, tenté de contacter le directeur chargé de la sous-traitance au niveau de l'entreprise-mère. Les entrepreneurs lésés décident, alors, de recourir à la justice, mais finissent, vite, par y renoncer et pour cause : “Ayant eu vent de l'intention des entrepreneurs, l'entreprise promet de régulariser nos situations avant la fin du mois d'avril de l'année 2006, en échange d'une signature sur l'honneur, stipulant qu'il n'y aurait aucune poursuite judiciaire”, affirme un de nos interlocuteurs. Rien n'a été fait dans ce sens. Il ajoute : “Un remaniement à la tête de l'annexe Consider à Constantine durant un laps de temps record a, sans aucun doute, compliqué la situation. En moins de deux années, pas moins de 4 directeurs se sont vus confier la gestion de l'entreprise. À chaque fois qu'on a fait appel à eux, ces derniers répondent qu'ils sont incapables d'intervenir dans une affaire antérieure à leur prise de fonction”, conclut-il. Chez Cosider, c'est une autre version des faits. Pour M. Isri, président-directeur général de Cosider Construction à Alger, la situation des 20 entrepreneurs n'est qu'une question de temps s'ils sont dans leurs droits. Selon lui, le non-paiement à ce jour des factures en litige découle d'un souci de transparence et de bonne gestion des deniers de l'entreprise. “Il nous faut vérifier, au cas par cas, toutes les situations, car nous avons découvert des factures qui n'ont pas été approuvées par la direction de Constantine, en 2004, soit avant que le directeur de cette annexe ne soit appelé à d'autres fonctions”, nous dira-t-il. Et d'ajouter : “Pour cela, nous avons dépêché des techniciens à Constantine, il y a de cela une dizaine de jours, afin de vérifier toutes les quantités “réellement” réalisées. Ce n'est qu'à partir de ce moment qu'on procédera à la régularisation de toutes les situations y compris celles des sous-traitants qui ont réalisé les 1 100 logements de Massinissa, à El-Khroub.” LYNDA NACER