Le rapport de la commission Lazhari, affirme que “le système des quotas de représentation féminine est un mal nécessaire”. La commission de révision de la loi électorale du Front de libération nationale (FLN) a rendu ses conclusions. Cette structure, présidée par le sénateur du tiers présidentiel et militant du parti, Bouzid Lazhari, a formulé d'importantes propositions en matière de révision de la loi électorale. Cette structure ne propose rien moins que l'institution d'un véritable système de quotas pour les femmes, la confection de listes électorales ouvertes ainsi que la définition de nouveaux critères et conditions pour les candidats à la candidature. Qualifiée de proposition “révolutionnaire” par des membres de la commission, l'institution d'un système de quotas pour les femmes se décline à travers l'établissement d'une liste électorale nationale destinée exclusivement aux femmes. Dans les faits, chaque formation politique aura le droit de confectionner sa propre liste électorale de femmes qu'il présentera au même titre que celles des hommes le jour du vote. Dans le même temps, un quota de sièges sera d'emblée réservé aux femmes au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN). Pour illustrer cette recommandation, une source proche de la commission de Lazhari expliquera qu'“un quota par exemple de 50 sièges à l'Assemblée populaire nationale sera initialement prévu pour les femmes”. Quant au nombre de députés femmes dont sera crédité chaque parti, il sera défini en fonction du nombre de voix dont bénéficiera chaque liste électorale. Cette proposition, si elle venait à être adoptée, représente une véritable avancée en matière de droits des femmes, puisqu'elle signe leur accession à des postes de décisions jusque-là monopolisés par les hommes. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, à l'origine de la mise en place de la commission Lazhari en même temps que onze autres groupes de travail, n'est pas opposé au système des quotas. Il a considéré lors d'une rencontre des cadres femmes de son parti, tenue il y a une quinzaine de jours de cela, que “le système des quotas est un mal nécessaire”. Une deuxième proposition concernant la promotion de la femme est également consignée dans le rapport Lazhari. Cette dernière consiste à placer un maximum de femmes dans les listes électorales en vue de leur donner un maximum de chances pour être élues. L'institution de listes électorales ouvertes constitue une autre proposition phare de la commission de révision de la loi électorale. Une liste électorale ouverte signifie, la non-classification des candidats aux élections locales et législatives sur la liste, même si leur choix est une attribution de la direction du parti. C'est au citoyen qu'il appartient de choisir le candidat devant être la tête de liste en reportant sa voix sur lui. L'importance de cette recommandation est qu'elle met fin au “diktat” du candidat tête de liste qui est à tous les coups élu qu'il soit populaire ou non. Habituellement, le candidat tête de liste, sûr de son élection, ne fait pas de campagne électorale. Cette proposition mettra fin à cette attitude poussant ainsi l'ensemble des postulants aux élections à mener campagne en vue d'être choisi par l'électorat quelle que soit la place qu'il occupe sur la liste électorale. “Cela rendra la campagne électorale plus dynamique et mobilisera les candidats pour être élus”, a expliqué notre source. Une autre proposition et pas des moindres est formulée à propos des critères de candidatures. À ce sujet et en sus des critères habituellement exigés aux candidats à la candidature (l'âge, la nationalité, le casier judiciaire), les animateurs de la commission FLN ont revendiqué un “certain niveau intellectuel et une expérience dans la gestion locale et des affaires publiques”, pour les futurs présidents d'assemblées populaires communales (APC) et assemblées populaires de wilaya (APW). “Les gens devant chapoter les assemblées locales élues ne devraient pas se suffire d'une popularité, mais devraient également avoir de l'expérience dans la gestion et un certain niveau intellectuel pour comprendre le fonctionnement de ces assemblées”, note notre source. Quoi qu'il en soit, les propositions de la commission Lazhari, pour importantes qu'elles sont, demeureront lettre morte en l'absence d'une révision de la loi électorale. Cette révision a été considérée comme “prioritaire” par Belkhadem en sa qualité de chef de parti. NADIA MELLAL