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Hommage à l'abbé Pierre
Publié dans Liberté le 23 - 01 - 2007

Nous nous en rappelons. Le 1er octobre 2004, il était à Dellys et à Zemmouri. Un an et demi après le séisme qui a éprouvé la wilaya de Boumerdès, l'abbé Pierre assistait à la remise des logements à quatre-vingt-cinq familles sinistrées par la catastrophe et à l'inauguration de quelques services sociaux. Le projet global était cofinancé par la Fondation Abbé-Pierre, la Fondation de France et le ministère des Affaires étrangères.
Pierre le bon est mort hier à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans, quelques jours après que le logement soit devenu, en France, un droit opposable. La longue marche du défenseur des sans-logis a débuté en 1949.
Né Henri Grouès, en 1912 à Lyon, devenu prêtre catholique, c'est dans la Résistance qu'il prend le pseudonyme d'abbé Pierre. Elu député à la libération, il fonde la première communauté Emmaüs en 1949.
À l'hiver 1954, après le décès d'une femme expulsée de son logement et d'un enfant dans une caravane, il lance, sur les ondes de RTL, l'appel à “l'insurrection de la bonté”. L'appel de février 1954 est au droit au logement ce que l'appel de juin 1940 est à la libération.
La mondialisation d'Emmaüs, aujourd'hui présente dans une quarantaine de pays, a anticipé les autres formes de lutte altermondialiste avant de converger avec le mouvement sur les thèmes de la pauvreté, de la paix et des rapports Nord-Sud.
Ce prêtre non conventionnel se distinguait du monde religieux par sa franchise verbale, l'ardeur de certaines de ses interventions. Le titre de son principal ouvrage est significatif de sa révolte à la limite du blasphème : Mon Dieu…Pourquoi ? Son insoumission et ses remontrances, y compris à l'endroit des papes, lui valurent des reproches récurrents qui n'ont jamais entamé sa popularité.
L'homme le plus aimé de France a éprouvé la rigueur de la critique quand il dut soutenir Roger Garaudy, accusé de révisionnisme après la publication de son livre sur Les mythes fondateurs de la politique israélienne. Harcelé de reproches, exclu de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), il dut s'excuser dans La Croix, non sans avoir auparavant clairement réitéré sa condamnation de la conduite d'Israël envers les Palestiniens : “Je constate qu'après la constitution de leur Etat, les Juifs, de victimes, sont devenus bourreaux.”
L'abbé Pierre avait quelque chose de dérangeant. Ses interventions sur de multiples terrains sociaux, politiques et religieux ajoutaient au ton provocateur de son propos. Ce qui agaçait peut-être ceux qui l'auraient bien vu se confiner à son “entreprise” de “chiffonniers bâtisseurs” et qui lui reprochaient, entre autres, ses lettres irrespectueuses au pape et ses nombreux voyages à l'étranger. C'est un de ses derniers voyages de bienfaiteur qui l'amena à pied de la montagne de Sidi-Abdelkader, à Dellys, et sur les plaines du Sahel de Zemmouri. Deux sites qui, normalement, n'invitent pas à l'amour. Deux lieux que des hordes meurtrières tentaient et tentent encore de rendre inhospitalières. Ce geste, en ce temps d'épreuve, nous oblige au souvenir du bon abbé.
M. H.
[email protected]


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