Si les services compétents se sont placés en état de veille, c'est à la suite d'informations faisant état de la gestation de projets de célébration de ces “husseinites” dans certaines villes et campus universitaires. Les Algériens célébreront, aujourd'hui, la fête de Achoura qui coïncide avec le 10e jour du mois lunaire de Mouharem, dans un contexte particulier. Selon des sources concordantes, les services de sécurité et certains ministères dont ceux des Affaires religieuses, de l'Education et de l'Enseignement supérieur suivent de près l'événement. Les événements, qui se déroulent en Irak et au Moyen-Orient (Liban), semblent avoir donné une certaine crédibilité à des “prédicateurs autrefois réservés” de l'islam chiite dans notre pays. La dernière guerre israélo-libanaise et la profusion des chaînes de télévisons satellitaires faisant la promotion de cette école, se sont avéré une tribune par excellence pour les tenants d'un schisme qui n'a jamais pu faire école dans un pays, hormis ibadite, à 100% sunnite. La célébration de Achoura, si elle est observée avec modération, chez les sunnites, elle est la plus grande fête religieuse chez les chiites à travers l'organisation des “husseinites”, par référence aux gendres du Prophète Mohamed. En effet, si les services compétents se sont placés en état de veille, c'est à la suite d'informations faisant état de la gestation de projets de célébration de ces “husseinites” dans certains campus universitaires et villes. Si les chiites sont des musulmans et l'appartenance à cette école n'est pas elle-même interdite, c'est la récupération politique de tels courants qui est crainte par les pouvoirs publics. À ces derniers se joignent des parents d'élèves qui commencent, dans certaines villes comme Constantine et Mascara, de douter de l'utilisation par certains enseignants chiites des salles de cours pour faire l'apologie de cette doctrine. Enfin, à l'instar de l'ensemble des musulmans, les Algériens célèbrent aujourd'hui “Achoura” à leur manière. À Constantine, la célébration de “Achoura” est marquée, surtout, par la préparation de repas spéciaux qui réunissent tous les membres de la famille disponibles. Les préparatifs commencent une dizaine de jours plus tôt où une ambiance assez spéciale s'installe dans l'ensemble des marchés de la ville. La plupart des commerçants, vendeurs de légumes et fruits, réservent des étals entiers à la fameuse “kachkcha”, un mélange d'amandes, de noix, de dattes, de bonbons. Mais, pour la majorité des sunnites, même cet air festif est secondaire par rapport à l'essentiel. Le jour de Achoura arrive à terme l'échéance de paiement de l'impôt religieux, la zakat, troisième pilier de l'islam. Dans la mémoire collective, célébrer Achoura c'est “taâchar”, soit s'acquitter de son impôt qui représente cette année 2,5% du capital net “thésauriser” durant au moins une année. Le seuil minimal d'exigibilité est près de 150 000 dinars. Madani Radia