Avec la récolte de cette saison, le prix du litre d'huile, cédé régulièrement entre 200 et 300 DA, risque d'atteindre la barre des 400 DA au niveau des huileries. La production oléicole de la saison présente est relativement très faible, comparée aux précédentes campagnes (2004 et 2005) où plusieurs milliers de quintaux d'olives ont été triturés. On évoque ici et là de multiples raisons, entre autres la longue période de sécheresse qui a prévalu dans tout le pays et qui a entraîné la chute de ce fruit avant même la nouaison, alors que le reste des olives n'a pas pu atteindre la grosseur escomptée. Les oliviers ont tellement souffert de la chaleur que la plupart ont vu leur floraison stoppée nette, s'effritant peu à peu au gré du vent. Les fruits qui ont survécu et restés collés à leurs tiges se sont émoussés. Beaucoup de gens ont désespérément attendu d'hypothétiques chutes de pluie pour raviver les oliviers et permettre un éventuel grossissement du fruit. Par ailleurs, il faut souligner que les oliveraies de la région de Bouzeguène se caractérisent par l'âge très avancé des plants et le manque de soins culturaux. L'olivier est un arbre qui aime les tailles périodiques et l'élimination des pousses mâles qui consomment une grande partie la sève sans pour autant produire un meilleur fruit. Certains sans doute, par ignorance, ne taillent presque jamais leurs arbres, qui se transforment ainsi en de véritables taillis. C'est d'ailleurs sur ce genre d'arbres que de nombreux accidents (chutes) d'une rare gravité se produisent entraînant de longues hospitalisations, de convalescence, voire des décès. À Bouzeguène, on distingue deux zones où la cueillette ne s'effectue pas au même moment. Celle se situant sur les hauteurs, à un peu plus de 600 mètres d'altitude où on procède tardivement à la cueillette et celle se situant à moins de 600 mètres dans la zone d'Azaghar jusqu'à Sahel, un plateau oléicole vaste et prospère où la cueillette s'effectue tardivement. Dans ce secteur, on trouve généralement deux variétés d'olives où domine le type chemlel (près de 80%) et l'asaradj. L'olivier est un arbre assez particulier puisqu'il peut donner une bonne récolte durant une ou deux saisons pour enfin se reposer la saison suivante. C'est le moment propice où il faut procéder à des tailles parfois sévères pour améliorer la qualité et le rendement de la production. Cette année, tout le stock d'huile produite durant la saison 2005 a été épuisé lors des fêtes de mariage de l'été dernier. Les émigrés ont eu tout le mal à dénicher 5 litres d'huile à emporter en France. Avec le rendement modeste de cette saison, il faut s'attendre à ce que le litre d'huile cédé régulièrement entre 200 et 300 DA, atteigne les 400 DA le litre au niveau des huileries. La production domestique, elle, sera préservée jalousement par les ménages avec en sus une économie drastique de consommation afin de ne pas être pris de court durant l'année. C. NATH OUKACI